Le président de la République François Hollande prononce ce jeudi un grand discours dans le cadre d’un colloque sur la démocratie et le terrorisme, dans la salle Wagram à Paris. "Au terme de la lutte, la démocratie triomphera", a-t-il déclaré en ouverture de son discours.
Dans un discours très attendu sur le thème "La démocratie face au terrorisme", le chef de l’Etat va tenter de fixer la parole présidentielle sur la question de l’Etat de droit. Bâti autour des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité, son discours délivre des indices concernant une nouvelle course à l’Elysée, même si aucune annonce de candidature n’est attendue de la part de François Hollande.
François Hollande a connu à l’Elysée la plus grande vague terroriste en France (238 morts depuis janvier 2015), ordonné plusieurs opérations extérieures contre le terrorisme (Mali, Irak, Syrie) et, en France, déclenché l’état d’urgence, prolongé à quatre reprises malgré des réticences à gauche. "Au terme de la lutte, la démocratie triomphera. Pour avoir conduit pendant plus de quatre ans le combat de la République contre le fanatisme, je n’ai aucun doute", a-t-il dit en préambule de ce discours. "Nous vaincrons, la démocratie sera toujours plus forte que la barbarie qui lui a déclaré la guerre", a-t-il martelé.
"Le terrorisme islamiste s’est érigé en faux état dirigé par des vrais assassins", a-t-il également jugé. "Voilà l’ennemi, nous le nommons, il est redoutable. Et même s’il recule en Syrie et en Irak, il s’installe sur d’autres terrains, en Afrique, en Asie. Cet ennemi est cruel, il endoctrine, enrôle", insiste le chef de l’Etat. "Le combat sera long éprouvant, difficile (...) La France poursuivra obstinément ce combat, mais en même temps que je fais tout pour protéger les Français, je leur dois la vérité : la menace est là et elle va durer". Les musulmans ont été les premières victimes du terrorisme islamiste, a également souligné François Hollande. "Avant de nous atteindre, ils s’en sont pris à leur propre religion. Partout les musulmans ont été les victimes de ces islamistes", a-t-il poursuivi. "On voit que les musulmans payent également leur tribut à la terreur".
Le président de la République a également dressé le bilan de son action en matière sociale (tiers payant, compte personnel d’activité...). Pas la liste entière car "cela prendrait la journée", s’est-il flatté, dans une position clairement assumée de candidat plus que de président. Comme il l’a déjà fait de nombreuses fois, François Hollande se place comme protecteur d’un modèle social que certains souhaiteraient "démanteler, assécher, liquider". Une référence à l’ensemble des programmes des candidats à la primaire de la droite, "d’inspiration libérale". "On appelle pensée commune la pensée démocratique pourtant c’est ce qui nous permet de vivre en commun (...) Les peuples peuvent se laisser aller à préférer la contestation dans la rue. Or, la démocratie, c’est le vote", a-t-il clamé.