Le sénateur Paul Vergès s’exprime en direct sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion à quelques jours du 70ème anniversaire de la Départementalisation. Pour l’élu, il y a un lien avec la préparation d’une loi d’égalité réelle en Outre-Mer.
Le sénateur Paul Vergès, ancien président de la Région Réunion se souvient de l’époque du passage de la loi de la Départementalisation.
"Il faut que Les Réunionnais se rappellent de notre histoire. Ce sont les colonisés qui ont obtenu par la volonté de leurs électeurs, l’abolition du régime colonial et l’égalité avec les citoyens français."
Après 1946, la déception
"C’est un grand rêve. C’était une catastrophe sociale, obtenir le droit à l’égalité et à l’espérance. C’était un boulevard qui s’ouvrait devant eux et c’est pour cela qu’ils ont été déçus. C’est pour cela que nous avons repris l’esprit de cette loi pour demander l’autonomie."
"J’avais beaucoup d’espoirs, de rêve. J’ai été déçu. Le cœur de la réforme, c’était l’égalité. L’égalité sociale, nous l’avons eu que 50 ans après. Ce régime a organisé l’inégalité à La Réunion."
"La situation est tellement grave que le gouvernement nous dit qu’il faut un autre régime, un autre développement. Aujourd’hui, qu’est-ce que le gouvernement est en train d’organiser : l’autonomie de l’Outre-Mer. Mais sera-t-elle progressiste ?"
Fêter la fin des colonies
"Je demande de célébrer la loi de 1946 mais pas ce que les gouvernements en ont fait. Je demande qu’on célèbre l’abolition du régime colonialiste."
L’égalité réelle
"J’attends le rapport officiel. J’ai une analyse de ces recommandations. Il faut que les Réunionnais soient informés. On remet tout à cœur. Je dis aux ministres depuis 20 ans que c’est un élément des inégalités. Nous devons chercher une solution équitable sans sacrifier les fonctionnaires."
Le mandat de Sénateur
Paul Vergès avait annoncé à l’époque qu’il quitterait son poste au Palais du Luxembourg début 2015. Mais il s’y trouve encore. L’élu, ancien président de la Région Réunion, explique pourquoi il garde ce mandat.
"Je veux participer en tant que parlementaire au changement qu’il y aura sur le statut de La Réunion et la politique économique. Je défendrais les planteurs, les travailleurs, les entreprises de La Réunion. Et après, je tiendrais ma parole."