Dans un rapport long de 82 pages, l’ONG Human Rights Watch reproche à la Croix-Rouge la défaillance de sa procédure pour évaluer si des migrants sont mineurs ou non.
L’ONG dénonce les "pratiques arbitraires" de la Croix-Rouge pour déterminer l’âge des enfants migrants non accompagnés. Human Rights Watch (HRW) a assuré que de nombreux jeunes migrants arrivés sans famille en France se retrouvent "livrés à leur sort à Paris". Il souligne l’exclusion d’un grand nombre d’entre eux de la prise en charge à laquelle ils ont droit à cause des "procédures défectueuses".
La Croix-Rouge a mis en place un dispositif par lequel les jeunes migrants doivent passer. Cette pratique plutôt "arbitraire" n’est pourtant pas fiable car des enfants peuvent être à tort jugés comme des adultes. Human Rights Watch souligne que sur ce critère de l’apparence physique, beaucoup de migrants sont "refusés de façon erronée". L’ONG s’est également entretenue avec 49 jeunes non accompagnés et a examiné les évaluations de 35 autres cas. Elle en déduit que les entretiens "flash" sont aussi inquiétantes.
Lorsque la décision ne convient pas aux enfants et qu’ils saisissent le juge, ce dernier ordonne régulièrement des tests osseux pour déterminer leur âge. Il s’avère que ce n’est pas un moyen sûr, selon les instances médicales. Pour d’autres enfants, le souci se pose sur leurs papiers. Il arrive qu’ils ne puissent présenter leur document d’identité ou que les autorités contestent leur authenticité. L’ONG évoque par ailleurs que le motif le plus souvent utilisé est "le fait d’avoir travaillé" dans leur pays.
Face à ces accusations, la Croix-Rouge se défend. Elle affirme n’avoir jamais eu recours à un référentiel pour son évaluation de l’âge des jeunes migrants, n’avoir jamais refusé l’accès à un enfant. Les entretiens dites "flash" ne font pas partie de leurs pratiques. Dans une lettre jointe au rapport, elle affirme l’accueil de plus de 6.600 personnes l’année dernière. En 2017, une augmentation a été constatée. Près de 15.000 "mineurs non accompagnés" ont été confiés à l’aide sociale, rapporte Europe1.