Après plusieurs mois de batailles infructueuses, la Société industrielle de Bourbon ferme ses portes. Une fermeture anticipée. Les salariés se réunissent devant les locaux de la société en début d’après-midi.
Se battre contre des moulins à vent. Voilà comment peut être résumé le conflit de la Société Industrielle de Bourbon (SIB). Vendredi 4 avril marque la fermeture de l’usine installée au Port. Une fermeture précoce, puisqu’elle était initialement prévue le 15 mai. Les salariés de la société, filiale du groupe Colgate/Palmolive à La Réunion, se réunissent en début d’après-midi devant les locaux de l’usine.
Une rencontre qui met un terme au feuilleton économique et social démarré en fin d’année dernière. La direction nationale avait alors évoqué les "difficultés économiques durables" de l’usine et avait annoncé une fermeture définitive, le 21 novembre dernier.
Malgré plusieurs mouvements de protestation et des processus de conciliation - tantôt avortés, tantôt restés stériles - la fin de l’activité de l’usine, qui distribue produits d’hygiène et d’entretien, est inéluctable. Depuis l’annonce de la fermeture, une dizaine de tentatives de négociations ont été entamées entre salariés et direction.
Direction d’abord restée discrète et qui s’est finalement manifestée en février dernier -avec la venue dans le département des responsables parisiens - pour annoncer la mise en place du plan de cessation d’activité. Des reclassements à l’extérieur, dans 60 pays, sont proposés à une vingtaine de salariés. Des solutions jugées inacceptables pour le personnel. Les pistes de reprise, avancées en début d’année, se transforment également en chimères.
Le conflit de la SIB a également été marqué par la ténacité des représentants syndicaux. Pour défendre la cause de leurs collègues, Jocelyn Rivière, délégué CGTR, et Jean-Jacques Ferrère, avaient notamment démarré une grève de la faim. Mouvement qui était resté sans sortie favorable.
A l’issue de nouvelles rencontres, à la Dieccte (Direction du travail) cette fois-ci, des garanties sont avancées par la direction : les 33 salariés vont être reclassés à La Réunion. Un plan d’accompagnement est également mis en place. Une conclusion qui ne rassure qu’à moitié les salariés qui attendent des réponses et la mise en pratique de ces garanties.
Jeudi 3 avril, le personnel a appris la fermeture anticipée du site. Les employés sont à présent dans l’attente de leur lettre de licenciement. Le plan de cessation a quant à lui démarré depuis quelques semaines mais aucune avancée concrète ne semble émerger.