Accompagnées de leur avocat, Me Olivier Morice, Sandrine Leclerc et Magali Drouet ont demandé explicitement l’audition de Nicolas Sarkozy en tant que témoin dans l’attentat de Karachi en 2002 qui a tué leurs pères.
"Aujourd’hui, monsieur le Président, nous vous demandons des comptes. Vous nous devez la vérité. Vous ne pouvez plus continuer à mentir de la sorte", ont-elles alors indiqué lors d’une conférence de presse jeudi. Les familles des victimes réclament ainsi la vérité sur les circonstances qui ont conduit à l’attentat du 8 mai 2002, tuant 11 techniciens et ingénieurs de DCN, l’entreprise cherbourgeoise chargée de construire des sous-marins à Karachi.
Sandrine Leclerc et Magali Drouet s’expriment ainsi après que Charles Millon, Ministre de la Défense en 1995, ait révélé un lien direct entre l’arrêt du versement des commissions sur la vente des sous-marins Agosta promises par le gouvernement d’Edouard Balladur et l’attentat de Karachi. Par ailleurs, des interrogations persistent toujours sur le financement de la campagne présidentielle de l’ex-Premier ministre Edouard Balladur qui aurait pu provenir d’une partie de ces sommes.
Les familles des victimes demandent alors l’audition de Nicolas Sarkozy qui était à l’époque Ministre du Budget et porte-parole du candidat Édouard Balladur lors de la campagne de 1995. "Les parties civiles insistent sur le fait qu’une audition de Nicolas Sarkozy est possible, même s’il est couvert par une immunité présidentielle. Il faut que Nicolas Sarkozy lève toute ambiguïté", a ajouté Me Olivier Morice.