Georgette elle est l’une des doyennes de Salazie, la ville où elle a vécu toute sa vie et où elle est une petite légende vivante dans son quartier.
Marie Georgette Elina Naze, c’est son nom, mais elle le plus souvent appelée simplement Georgette, elle est l’une des doyennes du Cirque de Salazie, la ville où elle a vécu toute sa vie et où elle a quasiment atteint le statut de star ou de petite légende vivante dans son quartier.
Née en 1939, elle a aujourd’hui 80 ans. Maman et grand-mère. Avec un caractère bien trempé et une énergie débordante malgré son âge avancé. Rien ne l’arrête.
"Un p’tit coq Japon, pas de réveil chez moi é mi coné pas lire donc mi peut pas avoir un réveil."
"Gris-gris » est donc le réveil lontan de Georgette. Une fois pied à terre, la routine est bien rodée, se préparer rapidement et sans chi-chi. "Pas de fard, pas de machin de beauté pas rien, moin lé née, moin lé comme ça."
Mais attention, ne vous y trompez pas, Georgette ne vous le dira pas mais elle est quand même coquette.
Chez elle, point de télévision, Georgette est fidèle au poste... de radio ! Après avoir balayé énergiquement pour faire briller sa maison, elle s’empresse comme tous les jours à 7h, l’heure de la balade ! Croyez-le ou nom, Georgette marche vite et par tous les temps ! "Ah mi sort, mi met un palto si moin si i fo, si moin la besoin sortir mi sorte moin !"
Direction la tite boutik pour aller chercher sa baguette. Là, on l’appelle par plusieurs surnoms : "Nénène, Georgette, madame Naze. Son petit secret, elle aime les jeux de grattage !"
"Na des fois aussi elle y gagne pas rien, même pas un euro." Il en faut plus pour mettre Georgette à terre. Autre étape du voyage quotidien, la rentrée des classes. Débute alors la valse des embrassades. Ici, Georgette connait tout le monde. "Elle i passe son temps à monter, descendre, elle néna du dynamisme, c’est bien, je serai contente si j’arrive à son âge comme elle."
"Elle aime fé rire à nous, elle aime plaisanter, elle casse lé cui."
Mais quel est donc le secret de sa longévité ? Georgette a connu la Seconde Guerre mondiale. Claude Achille, son papa, est envoyé sur le front. L’époque est difficile, aussi bien pour se nourrir que pour se vêtir. "À l’époque, charet bœuf navé roue caoutchouc. Mon papa la emmène chez le monsieur, la fé deux paires de souliers, un pou moin, un pour Emeline. »
Georgette connaîtra aussi le décès de son grand amour, son premier mari. Malgré tout, tout au long de sa vie, son caractère volontaire effronté ne la quitte pas, elle cultive l’intrépide. "Ma la fé la luge à Maïdo", lance-t-elle dans un grand éclat de rire. Et surtout l’humour : "Mi rigole, si mi voit un nafère, une bêtise."
L’humour est peut-être sa plus belle force, qui lui permet à 80 ans de profiter de la vie avec légèreté.