Najat Vallaud-Belkacem n’a pas pu se taire face aux critiques de Pascal Bruckner sur la réforme du collège. La ministre de l’Education Nationale a ainsi souhaité réagir et surtout apporter quelques rectifications sur certains éléments.
Le latin ne sera pas mort
La ministre de l’Education ne pardonne pas quand on touche à son projet de réforme du collège. C’est face aux critiques de Pascal Bruckner qu’elle a décidé pour une fois de hausser le ton en revenant sur les détails de certains éléments factuels. Ainsi, en premier lieu Najat Vallaud-Belkacem tient à revenir sur les cours de latin, de grec et les classes bi-langues que Pascal Bruckner avait déclarés comme prochainement supprimés et remplacés par un cours d’improvisation.
La ministre s’insurge car ces cours ne seront pas supprimés, elle propose de les rendre facultatifs. Ainsi, un enseignement pratique interdisciplinaire "Langues et cultures de l’Antiquité" sera instauré et les élèves pourront en bénéficier comme pour les cours de latin qui seront donnés en complémentarité à ceux qui le désirent. Ces derniers disposeront ainsi d’une heure en 5ème et de deux heures en 4ème et en 3ème.
Les réformes des langues vivantes
Concernant les projets de langues vivantes dans la réforme du collège, Najat Vallaud-Belkacem les reconnaît ambitieux étant donné qu’ils vont commencer à être enseignés aux élèves à partir du CP dont une langue vivante à cette classe et deux dès la cinquième. Le but de la ministre est ainsi de permettre à 100% des élèves de 5ème d’apprendre des langues vivantes par rapport aux 16% d’élèves qui sont compris dans les classes bilangues.
La ministre prévoit également de permettre aux élèves qui ont fait le choix d’une LV1 autre que l’anglais de rattraper la langue de Shakespeare dès la 6ème. Le processus est également valable pour ceux qui ont appris l’allemand. Le but est de faire gagner aux collégiens une augmentation de 25% du temps d’enseignement de la deuxième langue vivante.
Les cours d’improvisations dans les réformes périscolaires
La ministre de l’Education nationale tient également à préciser que les cours d’improvisation qui vont s’inspirer de Jamel Debbouze n’ont pas été évoqués dans le cadre de la réforme du collège. Ces derniers seront ainsi appliqués durant les activités périscolaires à l’école ou lors du renforcement des pratiques artistiques collectives, à savoir, le théâtre, la danse ou la chorale. Pour la ministre, oser mettre un lien entre cette question et la réforme du collège dans toute son ampleur serait le fruit d’une confusion totalement malveillante et infondée.
Le nouveau programme d’histoire et de religions à polémique
Pascal Bruckner a également critiqué les nouveaux cours d’histoires prévues par la réforme du collège. "Dans les nouveaux programmes d’histoire la chronologie est abandonnée, l’enseignement de l’islam est obligatoire tandis que le christianisme médiéval et les Lumières sont optionnelles.", avait-il clamé.
A cela la ministre de l’Education Nationale rétorque que le programme d’histoire définitif n’a pas encore été fixé. Le Conseil supérieur des programmes composé de 18 membres incluant la diversité française dont trois députés et trois sénateurs de différents bords politiques vont ainsi voter parmi les projets de programmes proposés. Ils consulteront par la suite les enseignants du 11 mai au 12 juin avant que la ministre n’entre en action et valide le programme.
Par ailleurs, celui-ci visera à rétablir l’ordre chronologique des faits ayant été abandonné. Pour Najat Vallaud–Belkacem, cela permettra notamment de renforcer l’enseignement laïc des faits religieux, conformément aux orientations annoncées concernant la mobilisation de l’école pour les valeurs de la République. La ministre insiste surtout sur le fait que l’étude des débuts du christianisme comme le fait de parler de l’islam, de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation ont toujours fait partie du programme d’histoire du collège et cela ne changera pas.
La ministre de l’Education Nationale a ainsi conclu sur ces faits en accusant Pascal Bruckner de faire des présentations inexactes mais surtout d’engendrer une polémique là où il ne devrait pas y en avoir. Najat Vallaud Belkacem a maintenu que ce sera dans cet état d’esprit qu’elle arrêtera les programmes définitifs retenus suite à la consultation des enseignants avant de saisir le Conseil supérieur des programmes.