La crise politique qui sévit à Madagascar depuis 2009 pénalise lourdement la scolarisation des enfants, selon un rapport dévoilé par la Banque mondiale.
Dans un rapport intitulé « Madagascar, l’éducation primaire en temps de crise », la Banque mondiale fait état d’une forte détérioration du système éducatif malgache depuis les troubles politiques de 2009.
La crise ne ruine pas seulement l’économie, ne détruit pas seulement les moyens de subsistance de la population, mais elle provoque aussi des effets désastreux sur la scolarisation des enfants.
La Banque mondiale dresse ainsi un constat désolant selon lequel entre 400 000 et 600 000 enfants malgaches sont déscolarisés en l’espace de quatre ans. Pis encore, plus de 255 000 écoliers ont abandonné l’école dès la classe de CM2, et se retrouvent sans aucun diplôme en poche, ni même la CEPE, le tout premier diplôme du pays.
Le rapport de la Banque mondiale fustige également l’administration en charge de l’éducation, dont la stratégie mise en place pénalise lourdement la qualité de l’enseignement. « Le nombre d’enseignants fonctionnaires a rapidement chuté au cours des dernières années, atteignant 33% en 2010 et 2011 ».
Pour compenser ce vide, des enseignants Fram ont été recrutés aux frais des parents, et ceux-ci forment aujourd’hui plus de 70% des enseignants à Madagascar. Seul inconvénient, ces catégories d’enseignants n’ont reçu aucune formation avant d’exercer leur métier et la plupart ne possèdent que le diplôme BEPC (brevet des collèges).
Autre problème, les dépenses publiques allouées à l’éducation ont baissé de près de 176 milliards d’ariary (62,8 millions d’euros), soit une baisse par élève de 15 % depuis 2008.
Pour rétablir la situation scolaire sur la Grande île, « la Banque mondiale préconise la gratuité des frais de base de l’enseignement primaire pour tous, un supplément de financement ciblé pour les zones défavorisées et l’élimination des cotisations pour les enseignements Fram », rapporte L’Express de Madagascar.