Le président des Maldives Mohamed Nasheed a été poussé ce mardi 7 février à la démission. Des policiers ont réussi à prendre le contrôle de la télévision d’Etat. Cet archipel de l’Océan Indien a été depuis plusieurs semaines le théâtre de manifestations des opposants qui ont exigé le départ de Nasheed.
Après trois semaines de vives tensions entre le régime et les opposants, le président des Maldives Mohamed Nasheed a annoncé sa démission ce mardi. «
Ce sera mieux pour le pays dans la situation actuelle si je démissionne. Je ne veux pas diriger le pays d’une main de fer. Je démissionne », a-t-il annoncé à la
télévision d’Etat qui, selon un journaliste local, avait été peu auparavant tombée sous le contrôle des policiers mutins. Le Chef d’Etat aurait été ainsi contraint de prendre cette décision à en croire aux déclarations de l’un de ses proches collaborateurs, affirmant qu’il n’avait nullement l’intention de quitter le pouvoir.
De son côté, l’armée aux Maldives a aussitôt démenti cette information selon laquelle il s’agirait d’un coup d’Etat. Selon les propos recueillis par Europe1, elle aurait tout simplement « indiqué avoir conseillé au président, Mohamed Nasheed, de démissionner ». « Ce n’est pas un coup d’Etat. Absolument pas », a affirmé le porte-parole de l’armée, Adbul Raheem Abdul Latheef, dans un entretien téléphonique peu après l’annonce du Chef d’Etat.
A l’origine de toute cette tension, les manifestants ont demandé la libération du président de la Cour d’assises arrêté le mois dernier sur ordre du président Mohamed Nasheed. Ce magistrat a été accusé par le régime de corruption. Après son arrestation, la cour suprême et le procureur général ont demandé qu’il soit libéré mais en vain. Depuis, les manifestations dans les rues Maldiviennes se sont intensifiées. Les opposants, dirigés par l’ancien président Maumoon Abdul Gayoom, battu durant la présidentielle de 2008 après 30 ans de règne, accusent le chef d’Etat de dérives autoritaires.
Mohammed Nasheed est arrivé au pouvoir en 2008 en tant que premier président maldivien élu démocratiquement. Ancien militant des droits de l’homme, il a été à plusieurs fois emprisonné pour s’être opposé au régime en place.
Sa démission du pouvoir a été ces derniers temps véhiculée par les opposants mais fréquemment démentie par son entourage. Son départ intervient ainsi après que des policiers aient déclaré avoir pris le contrôle de la télévision d’Etat.