Les barrages routiers installés aux quatre coins de l’île ont été levés hier, en début d’après-midi. Pour autant, le mouvement des transporteurs n’est pas terminé. Suite à l’appel du Président de l’Intersyndicale des Professionnels de la Route Hugues Atchy de stopper les actions de blocage, de nombreux transporteurs ont exprimé leur colère et affiché leur volonté de poursuivre la mobilisation. Interrogé ce matin pour Antenne Réunion radio, le Président de la FNTR Jean-Bernard Caroupaye se dit dans une position très délicate. La population retient son souffle. La grève pourrait en effet reprendre d’ici peu.
Qu’en est-il de la situation ce jeudi ?
Jean-Bernard Caroupaye : Tout au long de la mobilisation, la FNTR était sur le terrain, présente aux quatre coins de l’île. Le préavis de grève illimité a été déposé vendredi soir par l’Intersyndicale des Professionnels de la Route et son Président. C’est Hugues Atchy, en concertation avec les représentants de l’Etat, qui a décidé de lever les barrages routiers.
Vous aviez annoncé la levée des barrages et la reprise du dialogue avec le Préfet mais visiblement, les transporteurs veulent de nouveau se mobiliser. Jouez-vous à un double-jeu ?
Jean-Bernard Caroupaye : Je n’étais pas au courant, j’ai été surpris par cette annonce. Je ne joue à aucun jeu. ce sont les médias qui ont divisé les transporteurs. Je ne pouvais pas aller contre cette décision de l’IPR. J’étais obligé de m’y soumettre et de plier. Les transporteurs demandent aujourd’hui de déposer un nouveau préavis de grève. J’étais obligé de suivre les directives du Président de l’IPR mais aujourd’hui je ne peux plus contenir la colère des transporteurs.
Etes-vous en conflit avec Hugues Atchy ?
Jean-Bernard Caroupaye : Je ne dis pas cela. J’essaie juste de comprendre ce qu’il s’est passé. Il y a des gens forts et d’autres qui sont plus faibles mentalement. Aujourd’hui, j’ai une pression de la base qui me demande de continuer le combat. De nouvelles réunions sont en préparation et je dois rencontrer le Préfet. La base qui a occupé le terrain me demande pourquoi la FNTR ne reprend pas le flambeau, ne reprend pas la grève sous sa bannière. Nous réfléchissons à cela.
On vous a accusé de traîtrise. Comment réagissez-vous ?
Jean-Bernard Caroupaye :Je ne suis pas comme ça. Un traître n’abandonne pas ses engagements et vous avez vu que j’ai mis de côté le gazole professionnel à 5 centimes pour me concentrer sur la baisse des prix à la pompe. On a laissé de côté les réunions techniques qui étaient prévues pour se mettre du côté de la population.
Les 25 centimes, une utopie ? Le Préfet assure qu’il s’agit d’une demande absurde.
Jean-Bernard Caroupaye : Tout le monde dit que ce n’est pas possible mais nous savons que c’est réalisable, à condition que tous les acteurs fassent un effort. Didier Robert essaie de brouiller les pistes et fait douter la population en disant qu’il n’y aura plus de grands chantiers. Mais on ne demande pas à la Région d’assumer seule cette baisse. On souhaite que l’ensemble des acteurs separticipent, qu’il y ait un effort collectif.
Quand comptez-vous déposer un préavis de grève ?
Jean-Bernard Caroupaye : Je ne peux pas donner de date. Cela ne se fait pas comme ça. Lorsque Hugues Atchy, Président de l’IPR a déposé un préavis, il y a eu un mois de préparation en amont. On va reprendre le dialogue avec le Préfet et on avisera en fonction de ces réunions de travail.