Hier, le parquet de Paris a demandé la relaxe de Jacques Chirac et des neuf autres prévenus dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris. L’ancien président est dispensé de comparaître pour raisons de santé et son procès devrait s’achever vendredi 23 septembre. L’association anticorruption Anticor, partie civile, voit mal l’ex-chef d’Etat s’en tirer aussi facilement.
" Je demande la relaxe pour l’ensemble des prévenus pour les faits qui leur sont reprochés ", déclare le procureur Michel Maes après un long réquisitoire mardi au tribunal correctionnel de Paris. " Si vous deviez considérer que le délit est constitué, vous prononcerez une dispense de peine ", insiste-t-il à propos du volet de l’affaire instruite dans la capitale concernant 21 emplois prétendument fictifs.
S’agissant du dossier sur les 7 autres emplois fictifs déposé au tribunal de Nanterre et dans lequel Jacques Chirac est le seul prévenu, le procureur parisien affirme : " La preuve n’est pas rapportée que Jacques Chirac avait connaissance des situations individuelles... Vous prononcerez la relaxe ".
La plaidoirie du procureur provoque l’indignation de l’association anticorruption, qui s’est constituée partie civile dans ce procès. " C’est totalement caricatural, à la limite du ridicule ", s’insurge maître Jérôme Karsenti, avocat du collectif Anticor. Une éventuelle relaxe révèle au grand jour " la maladie de la justice française, on voit bien l’asservissement au pouvoir politique ", fustige-t-il.
De son côté, l’avocat de Jacques Chirac, maitre Georges Kiejman, se félicite de la demande de relaxe. " Le plus important, c’est qu’elle a été motivée (...) La théorie affirmée avec un peu de légèreté qu’il y aurait eu un sombre complot me paraît avoir été mise à mal ", commente-t-il.
Le procès de Jacques Chirac s’est étalé sur trois semaines et le verdict est attendu pour ce vendredi 23 septembre.