Le tribunal mixte de Commerce de Saint-Denis a rendu sa décision hier soir sur le dossier du Groupe Caillé. En grandes difficultés financières avec plus de 149 millions euros de dettes, ce groupe très important de la Réunion bénéficiait d’une procédure de sauvegarde depuis 1 an. Le délai pour présenter un plan de continuation pour chacune de ses 40 entreprises en sursis, s’est terminé hier. Le tribunal a décidé d’accorder au groupe un délai supplémentaire exceptionnel de 6 mois pour lui permettre de boucler les négociations avec ses créanciers.
Le tribunal de commerce a tranché hier soir à 20h, en acceptant d’accorder un délai supplémentaire au groupe Caillé, lui permettant d’achever les négociations entamées avec ses banques et ses créanciers privés. Pour François Caillé, le Président Directeur Général du groupe, cette décision est un grand soulagement.
Employant plus de 2000 personnes, dans des secteurs divers comme l’automobile ou la grande distribution, le groupe Caillé est très affaibli. Accablé par des dettes d’un montant total de près de 239 millions d’euros, dont 149 millions d’euros accumulés auprès des établissements bancaires, le groupe avait été placé le 31 mars 2010 en procédure de sauvegarde. Il a bénéficié de deux périodes d’observation de 6 mois, soit la période maximale accordée en règle générale pour ce genre de cas.
Mais une année n’a pas suffi au groupe pour boucler les 40 plans de continuation pour ses 40 entreprises en difficultés. Les négociations avec ses banques et ses partenaires privés, orchestré par le Ciri (Comité Interministériel de restructuration industrielle) se sont accélérées en début d’année. Aucun accord n’avait cependant été acté hier alors que le délai s’achevait hier. L’octroi de ce délai était donc essentiel pour le groupe.
Décembre dernier, le groupe avait proposé deux alternatives aux banques : le paiement de la moitié de sa dette sur 10 ans ou l’étalement de la dette sur 15 ans. Deux options rejetées par les établissements bancaires.
Hier, fait rarissime, un représentant du consortium des banques - soit un créancier de la banque -s’est présenté à la barre pour appuyer la demande de délai supplémentaire du groupe.
Trois chefs d’entreprise ont également présenté des offres de rachat pour trois des sociétés de Caillé en difficultés. Jean de la Perrière, président du Georges Michel souhaite racheter la société de locations de véhicules AML, appartenant au groupe Caillé pour une somme de 856000 euros. Pour ce chef d’entreprise, racheter Caillé c’est aussi contribuer à la survie d’un groupe primordial et aider un partenaire de longue date.
Au terme de deux heures d’audience, le tribunal de commerce a concédé au groupe Caillé six mois supplémentaires pour redresser la barre. Un soulagement pour François Caillé qui a quitté la salle du tribunal avec le sourire. Le rendez vous est pris au tribunal le 8 juin prochain pour un point d’étape sur la situation du groupe.