A la Réunion c’est la pleine saison des baleines et ces images, si elles sont authentiques, font froid dans le dos. Elles nous rappellent aussi que la baleine est un animal sauvage et donc imprévisible.
Le cétacé se serait jeté sur le frêle esquif, l’écrasant à moitié, heureusement sans faire de victime. Les garde-côtes sud-africains ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incident, et notamment savoir si l’animal avait auparavant été perturbé par d’autres bateaux pour se montrer aussi agressif.
Du côté des passagers du bateau, plus de peur que de mal. Paloma, 50ans était aux premières loges. Elle a livré son témoignage au journal Le Daily Mirror : "Je réalise la chance que nous avons eue. Les baleines se dirigent grâce au son. Moteur coupé, elle ne devait pas savoir que nous étions là. Nous étions dans le mauvais bateau au mauvais moment, mais cela dit, j’aime toujours les baleines."
Interrogé, Laurent Mouysset, membre de l’association Globice, se dit très surpris par cette information relayée par la presse. Pour ce spécialiste des baleines qui les observe durant toute l’année, ce comportement est extrêmement rare et quand il survient, la plupart du temps il s’agit d’une réponse à ce que le cétacé considère comme une attaque.
Dans notre île, on enregistre un seul épisode de ce genre. C’était en mai dernier dans la baie de Saint-Paul. Un cétacé s’était frotté à un bateau de touristes et l’avait même soulevé. Pourtant les règles d’observation avaient été respectées : les curieux s’étaient placés à plusieurs centaines de mètres des baleines, distance de sécurité imposée par la charte d’approche des cétacés. Une petite frayeur pour les passagers et une grande difficulté pour les scientifiques à expliquer cet événement.
Les baleines ne sont pas en effet des prédateurs et tolèrent d’habitude la présence des humains. Laurent Mouysset qui est souvent confronté à la difficulté d’ analyser le comportement des cétacés explique que ces attaques exceptionnelles peuvent aussi se produire lors d’une lutte entre mâles pour la conquête d’une femelle. Les sauts de ces mammifères lorsqu’ils surviennent ont pour unique but l’intimidation.
Cet incident nous incite à respecter la charte d’approche des cétacés, charte mise en place l’année dernière
(la charte ici)