Le géant General Motors Compagny, dont la direction est détenue à 60 % par l’Etat fédéral américain, a annoncé le 16 juin, qu’il était prêt à racheter son ancienne usine à Strasbourg et à reprendre les activités à condition d’une baisse de 10 % du coût de main-d’œuvre.
Les salariés ont alors été directement approchés pour statuer sur le sort de leur usine. Ils ont été appelés à se prononcer dans un référendum qui s’est déroulé lundi 18 juillet en répondant à la question "êtes-vous pour ou contre le projet de reprise du site ? "
Le plan de reprise de GMC prévoit notamment un gel des salaires sur deux ans, l’abandon des primes d’intéressement et une renonciation de plus d’un tiers des 16 jours de RTT (réduction du temps de travail) actuels. La direction de la compagnie avait mis en balance le site alsacien avec une usine au Mexique. "La direction de GM Company demande aux salariés de faire un effort et de réduire l’écart avec les coûts pratiqués au Mexique", indique un porte-parole de la compagnie. Cela permettrait aux 1 150 ouvriers de l’usine de sauver leur emploi, GM proposant une reprise du site sans réduction d’effectif avec un carnet de commande étoffé au moins jusqu’en 2014.
Les employés ont voté massivement lundi avec un taux de participation de 97 %, 929 votants sur les 957 présents sur le site. 645 salariés ont alors répondus favorablement soit 70 % contre 268 qui se sont prononcés contre. 6 bulletins blancs et 10 nuls ont été également dénombrés lors de ce vote à bulletin secret, sous le contrôle d’un huissier. La direction de GM Strasbourg s’est aussitôt félicitée du résultat du vote. "Ce résultat montre que les salariés ont bien compris que l’avenir du site et de ses 1 150 emplois est la priorité".
Une fois validé par les salariés, le plan passera devant les quatre syndicats de l’usine, la CFDT, la CFTC, la FO et la CGT, lors d’un comité d’entreprise (CE) exceptionnel, avant la date butoir, vendredi, pour la signature de l’accord entre direction et syndicats. Rien n’est encore gagné car la CGT se dit contre le plan qui, selon elle, représente un véritable recul social. "Nous n’avons pas à nous comparer aux travailleurs qu’on exploite au Mexique, en Chine ou je ne sais où", a indiqué Roland Robert de la CGT. De leur côté, les trois autres syndicats craignent que l’attitude de cette dernière ne remette en cause la reprise, la direction de GMC souhaitant un consensus syndical.