Même si François Fillon a maintes fois plaidé pour des gouvernements au long cours, la presse a récemment de nouveau évoqué une éventuelle démission prochaine du chef de gouvernement, en poste depuis le début du quinquennat de nicolas Sarkozy , en mai 2007.
Claude Guéant juge d’ailleurs "absurdes" les rumeurs faisant état d’une nomination de François Fillon à un important poste européen sous peu. "Les nominations vont se faire en novembre. Les contacts sont déjà en cours entre chefs d’État et de gouvernement. Il n’y a de ce fait aucune perspective européenne pour François Fillon à court terme", précise le secrétaire général de l’Elysée. Mais alors qui la France va-t-elle proposer pour le poste de Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères ? "Bernard Kouchner ? Hubert Védrine ? Michel Barnier ? Claude Guéant élude. Tout juste un énigmatique : "ce n’est un secret pour personne que la France proposera Michel Barnier comme commissaire européen. Reste à savoir à quelle fonction".
François Fillon a récemment fait face à une majorité réticente sur les derniers projets de réforme (taxe carbone, RSA Jeunes). Une grogne face à laquelle Claude Guéant affiche une sérénité à toute épreuve. Nicolas Sarkozy "ne souhaite pas une armée de godillots" et "jamais les voix de la majorité n’ont manqué au gouvernement", déclare le secrétaire général de l’Elysée, confirmant le calendrier de la réforme des collectivités territoriales.
Texte qui fait grincer des dents à droite et à gauche. Le texte, actuellement au Conseil d’Etat, sera examiné le 21 octobre en Conseil des ministres et le 14 décembre au Sénat. Il n’est pas question d’étendre aux députés le mode d’élection des futurs conseillers territoriaux (scrutin uninominal à un tour pour 80% de ces conseillers, scrutin proportionnel pour les 20% restants), comme le suggère l’ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin, ajoute Claude Guéant. "Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour aujourd’hui."
Guéant évoque à son tour des "coupables" de Clearstream
Claude Guéant confirme au passage que la ministre de la Santé Roselyne Bachelot ne conduira pas la liste UMP aux élections régionales de 2010 en Pays de Loire, Nicolas Sarkozy imposant aux ministres qui seront élus présidents de région de quitter le gouvernement.
"Elle porte deux dossiers majeurs, la grippe H1N1 et la mise en oeuvre de la réforme hospitalière", explique-t-il. "Elle estime que c’est son devoir de continuer."
Le président Nicolas Sarkozy avait déchaîné le 23 septembre la colère des prévenus de ce procès retentissant, dont l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, en parlant lui-même de "coupables", lors d’une interview télévisée. Les "coupables" de la manipulation des fichiers de Clearstream figurent bien parmi les prévenus actuellement jugés à Paris, déclare à son tour le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, dans cette interview. "Les gens qui comparaissent ont été renvoyés par le juge d’instruction", insiste Claude Guéant. "En général, les coupables figurent parmi ceux qui sont présentés par les juges."
Des distances avec Mitterrand et Kouchner
Claude Guéant répond également aux objections de ceux qui, dans la majorité, reprochent au chef de l’Etat de faire la part trop belle aux personnalités d’ouverture. "Le président n’a pas l’intention de former un gouvernement de gauche", explique-t-il. "Il ne s’agit pas d’augmenter le nombre de personnalités d’ouverture mais de le maintenir. Avec les mêmes ou avec d’autres."
Il n’en prend pas moins ses distances avec le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, une de ces personnalités, qui a pris la défense du cinéaste Roman Polanski, détenu en Suisse pour une affaire de moeurs remontant à 1977 aux Etats-Unis. "Chacun sait que les faits qui sont reprochés à Polanski sont évidemment condamnable. C’est à la justice américaine de décider", déclare-t-il. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, transfuge socialiste, prend aussi un coup de griffe à propos du voyage que Claude Guéant vient d’effectuer en Syrie avec le chef de la cellule diplomatique de l’Elysée, Jean-David Levitte. "Certains chefs d’Etat préfèrent voir des proches du président parce qu’ils veulent passer directement certains messages", dit le secrétaire général de l’Elysée.
A propos du débat budgétaire, lourd de tensions potentielles sur fond d’explosion des déficits, il assure que le gouvernement "est ouvert à un réexamen des niches fiscales ou sociales". Il soutient l’idée d’une fiscalisation des indemnités des accidentés du travail et rejette l’idée d’un référendum, réclamé par la gauche, sur le changement de statut de La Poste.
"Juridiquement, ce référendum permettrait d’inscrire une proposition de loi au Parlement. Or, précisément, un projet de loi sur le statut de la Poste est déjà inscrit à l’ordre du jour du Parlement", explique-t-il.
Les banques auront remboursé le prêt sous peu
Claude Guéant assure par ailleurs que toutes les banques françaises auront remboursé "d’ici peu" les prêts accordés par l’Etat pour contrer la crise financière mondiale. Et "grâce aux intérêts, l’Etat gagnera même 500 millions d’euros. C’est le coût du plan pour la jeunesse annoncé par le président (Nicolas Sarkozy)", ajoute-t-il.
Nicolas Sarkozy estime qu’il existe encore un "palier" de sanctions économiques envisageable contre l’Iran, que les pays occidentaux accusent de développer un programme nucléaire militaire, affirme encore le secrétaire général de l’Elysée.