Le 3 janvier dernier, Daisy* victime de tentative de viol, apprend que les faits sont requalifiés en agression sexuelle. Un coup dur pour la victime, le sentiment d’un manque de considération. Son avocat a fait appel, la décision sera rendue le 13 février.
C’est ce qu’on appelle la correctionnalisation. En décembre 2022, un homme s’est introduit chez Daisy* et a tenté de la violer alors qu’elle dormait. Elle est secourue par ses enfants et porte plainte pour tentative de viol.
Mais le 3 janvier elle reçoit une lettre du tribunal notifiant que l’affaire a été requalifiée en agression sexuelle. "Je suis déjà victime d’un auteur, je ne veux pas en plus, être victime d’un système", déplore la mère de famille.
C’est avant tout la qualification des faits. Un viol implique une "tentative de pénétration" alors qu’une agression sexuelle ne nécessite pas forcément la présence du sexe de l’agresseur.
Le viol est un crime qui se juge devant une Cour Criminelle ou par une Cour d’Assises pour lequel le prévenu encourt jusqu’à 20 ans de prison.
Alors qu’une agression sexuelle est un délit condamné par un Tribunal Correctionnel dont la peine maximale est de 7 ans.
Toutes ces différences ont une conséquence énorme sur la condamnation de l’auteur des faits mais aussi pour la victime et son processus de reconstruction.
* Prénom d’emprunt