Le cimetière du Père Lafosse à Saint-Louis, est le tout premier cimetière installé dans la commune lors de l’épidémie de variole de 1729.
Le cimetière du Père Lafosse, aussi appelé cimetière des âmes perdues, est un lieu où de nombreux esclaves y ont été inhumés… C’est un cimetière devenu lieu de culte, lieu mystique où se croisent cultures et croyances.
"C’est un des rares cimetières où on va retrouver des sépultures d’esclave on est pas très sur du lieu où aurait été enterré ces esclaves . C’est ce qui rajoute ce côté un peu mystérieux , mystique de ce vœu. Toutes les croix que vous allez voir quand on se déplace ne correspondent pas à des sépultures. Ca va être des croix votives qui ont été mises là par action de grâce. Pour remercier le Père Lafausse ce vœu qu’il aurait réussi à exaucer " explique Dominique Rivière, élue Saint-Louisienne.
Le père Lafausse était maire de la ville de Saint-Louis et député à l’Assemblée Coloniale. Après 1789, il a eu à coeur de faire respecter les droits de l’homme. "Il est l’ami des noirs", souligne l’élue.
"Il serait probablement enterré ici, ce qui rajoute du mystère de se dire peut importe s’il est réellement enterré ici ou pas. C’est tout ce qu’il y a derrière, c’est toute la symbolique. C’est toute l’histoire qui est extrêmement chargée en émotion pour des descendants d’esclaves, mais aussi cette nécessité d’avancer. Ce lieu, il est parlant pour la descendante d’esclave que je suis moi", estime Dominique Rivière. "Cette diversité qu’on peut avoir dans les cultes, on arrive chacun à s’approprier un lieu dans le respect et c’est ça qui est extrêmement important, ça va au-delà d’une sépulture."
Le gardien du cimetière déclare que "tous les jours na demoun i vient é ou reconé ke néna un nafèr, l’esprit".
Il y a un certain nombre de fresques qui retracent l’histoire de l’esclavage. "Il y a des femmes qui se mettent au travail, les difficultés rencontrées à l’époque ou encore des fresques qui parlent du quotidien de la vie de l’esclave", décrit l’élue.
Pour elle, c’est un cimetière qui est "vivant, agréable". "C’est porteur d’espoir. Une certaine résilience avec son passé qui peut nous amener à construire de manière plus apaisée, un futur pour les jeunes générations".