Une quarantaine d’étudiants en situation irrégulière ont manifesté mardi 10 janvier à Mayotte, puisqu’ils ne peuvent pas poursuivre leurs études supérieures.
Des lycéens ayant eu leur diplôme de baccalauréat en juillet ne pourront pas continuer leurs études supérieures à Mayotte faute de nationalité française ou de papiers en règle. Une quarantaine d’étudiants étrangers ont ainsi manifesté mardi 10 janvier, rapporte Le Journal de Mayotte. Le procureur de la République, Yann Le Bris, a reçu quelques-uns d’entre eux. "J’ai rencontré une délégation. Ils m’ont exposé leurs difficultés", a-t-il indiqué en précisant que s’agissant du volet judiciaire, ils ne font qu’appliquer la loi.
Toutefois, le magistrat a assuré qu’ils vont examiner la situation des dossiers des étudiants : les délais de traitement, les délais d’obtention par la préfecture et les titres provisoires. D’autres vérifications seront également réalisées pour savoir s’ils répondent aux conditions de nationalité fixées par la loi pour l’obtention d’un titre de séjour ou de nationalité française. "Pour le reste de leurs préoccupations, ce n’est pas de mon ressort, mais celui du préfet", a-t-il expliqué.
Ces problèmes des étudiants étrangers ne datent pas d’aujourd’hui et touchent plusieurs jeunes diplômés qui ne peuvent plus poursuivre leurs études supérieures. En juillet 2022, Nadia Manteau, la responsable insertion au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Koungou s’est exprimée sur ce sujet. Selon ses dires, cette impasse ne peut déboucher que sur une recrudescence des violences et de la délinquance dans le pays.
Par ailleurs, la démographie est galopante à Mayotte alors que les possibilités conférées aux générations futures sont limitées. "Il faut faire quelque chose avant que cela ne devienne incontrôlable", a-t-elle conclu.
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