Wuamubushu, le terme alimente de nombreuses conversations sur l’île aux parfums. Il n’y a pourtant aucune communication officielle sur cette opération d’expulsion massive contre l’immigration illégale à Mayotte. La préparation se veut discrète, deux escadrons de gendarmes mobiles sont arrivés sans annonce hier dans l’île, soit 150 agents. Un renfort qui serait, selon de nombreux médias, en lien avec l’opération Wuambushu.
Expulsions massives d’immigrants installés illégalement, démantèlements de bidonvilles clandestins... L’opération Wuambushu devrait débuter prochainement. L’inquiétude des habitants concernés grandit dans l’île et atteint également La Réunion.
Ce dimanche 16 avril, des Comoriens et associations de droits de l’Homme se sont réunis sur la place des Droits de l’Homme, à Champ-Fleuri pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice.
"Nous sommes sur la place de Droits de l’Homme contre l’opération Wuambushu qui veut dire "Tuez-les" en Swahili. Nous sommes ici pour dire à mon Président Emmanuel Macron, à mon ministre de l’Intérieur M. Darmanin de stopper cette opération Wuambushu", se révolte Mohamed Bashrahil, professeur et président du mouvement politique ADP (Alliance pour la Démocratie et le Progrès).
Selon lui, les Comoriens auraient le droit de résider à Mayotte et cette opération d’expulsion massive serait, à l’opposé, contraire à la loi.
"Dans cette opération ce qui me met en colère c’est que ce sont des policiers qui vont casser des maisons, qui vont rencontrer des bébés, des femmes, des hommes et des enfants pour les déloger sans les reloger. C’est contraire à la loi. Les Comoriens à Mayotte ils sont chez eux, car selon les chartes de l’ONU avec l’article 33-85, Comores est indépendant. Nous sommes là parce que nous en avons le droit"
"C’est avec le dialogue que l’on doit faire quelque chose et non par de la barbarie et de la sauvagerie", conclut-il.