NICOLAS MESSYASZ/SIPA
Les autrices d’un rapport sénatorial, dévoilé ce mardi 27 septembre, ont demandé au gouvernement d’agir contre les dérives de l’industrie de la pornographie.
Dans un rapport du Sénat dévoilé ce mardi 27 septembre, quatre sénatrices ont dénoncé les "violences systémiques", l’exploitation des femmes et l’exposition des mineurs, dans l’industrie de la pornographie. Le document intitulé "Porno : l’enfer du décor" a été adopté par la délégation aux droits des femmes du Sénat. D’après Annick Billon (UDI), Alexandra Borchio Fontimp (LR), Laurence Cohen (PCF) et Laurence Rossignol (PS), le gouvernement doit agir contre les dérives de l’industrie du porno. Les quatre sénatrices estiment que la lutte contre ces violences doit devenir une "priorité de politique publique et pénale", rapporte TF1.
Ce rapport parlementaire est sorti alors que la pornographie française qualifiée d’"amateur" est secouée depuis deux ans par plusieurs enquêtes judiciaires. La première vise "Jacquie et Michel", et l’autre la plateforme "French Bukkake". Les contenus de plus en plus ’trash’ et violents ont explosé au milieu des années 2000 avec l’apparition des grandes plateformes internet comme Pornhub ou Xvideos. Pourtant, il n’y a aucun contrôle ni considération pour les conditions de production de ces contenus, dénonce le rapport. "Les producteurs ne craignent pas d’exploiter la vulnérabilité économique et psychologique de femmes jeunes, voire très jeunes, et de réaliser des tournages dans des conditions déplorables", souligne le document.
Le rapport recommande de renforcer la répression pénale contre les responsables de l’industrie du porno, en "favorisant l’émergence de plaintes des victimes". Les plateformes sont également appelées à supprimer gratuitement les vidéos quand les femmes le réclament. Pour empêcher les mineurs d’accéder au porno sur internet, les sénatrices proposent une mesure de précaution qui s’impose aux diffuseurs, mais qui, dans les faits, n’est pas appliquée. En effet, deux tiers des jeunes de moins 15 ans ont déjà visionné des images pornos. Le gouvernement doit également imposer le "développement de dispositifs de vérification d’âge" et "mener une campagne de communication autour des dispositifs de contrôle parental", propose le rapport.
Lire toute l’actualité en France
