C’est une dispute entre un couple ou ex-couple qui va mal tourner. Pierre menace de mort son ex-compagne en pleine journée au parc vendredi 7 octobre à Saint-Denis. Les raisons sont floues, ce serait pour une histoire de carte bleue qui aurait disparu ou de musique sur un téléphone. Le prévenu ne se souvient plus totalement de ses actes, il avait trois grammes d’alcool dans le sang.
Au tribunal ce lundi 10 octobre, le juge président du jury de trois magistrats ne sait pas trop si Pierre et Alice sont toujours ensemble. Cela dépend de la version de l’un ou de l’autre. « Que ce soit votre actuelle ou ex-conjointe, ça ne change pas la situation », rappelle le magistrat.
Vendredi 7 octobre, la police intervient au parc de jeux de Saint-Denis à 18 h. Pierre menace de mort Alice avec un fourreau de sabre. Il lui dit « continue comme ça mi fou coup de tête. » À 18 h 15, il est interpellé avec son arme dissimulée sous ses vêtements et surtout trois grammes d’alcool.
Les versions des causes de l’agression sont différentes. Selon Pierre, il a brandi le fourreau, car « Alice n’aurait pas prêté son téléphone pour écouter de la musique sur une enceinte ». Version donnée par la jeune femme aux forces de l’ordre explique le juge. La jeune femme n’est pas présente à l’audience. Le prévenu donne une toute autre version. Ce serait une histoire de carte bleue. « Elle utiliserait la carte bancaire dans son dos. Celle-ci disparaîtrait en début de mois et réapparaîtrait quelques jours plus tard. »
Toujours selon lui, l’agression ne se serait pas déroulée au parc, mais au domicile conjugal. Même s’il ne garde que quelques souvenirs flous de la journée vu son taux d’alcoolémie.
Le juge rappelle qu’il a commencé à boire à l’âge de 13 ans. Pierre confirme « avant je buvais beaucoup maintenant non. » Le magistrat rétorque : « Je pensais que trois grammes c’était déjà pas mal ! »
« Jamais je ne l’aurai fait. C’est souvent ce que l’on entend. Le Code pénal prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement lorsqu’on menace de mort sa compagne ou ex-compagne. On est à la lisière de la caractérisation de violence. On lui a dit en 2012 avant que les faits se réitèrent en 2019. Il a déjà eu un an avec sursis. De nouveaux faits se produisent en 2022. Alors qu’il prend les rendez-vous avec le psychiatre, l’addictologue et conseiller d’insertion pénitentiaire et qu’il a des pistes d’insertions… Comment faire pour que ça continue dans ce sens ? Je demande six mois de prison ferme. Il doit apprendre à respecter ses obligations » requiert la procureure.
Son avocat plaide dans le sens de la procureure tout en soulignant « quand il n’est pas alcoolisé, c’est quelqu’un d’agréable. »
La sonnerie retentit. C’est l’heure des délibérations. Les juges partent délibérer. Finalement Pierre écopera d’un an de prison ferme.
Carla BUCERO-LANZI