Dans une interview accordée à Antenne Réunion, Jacques Billant apporte de nouveaux éléments sur la gestion de la crise sanitaire à La Réunion. Présence du variant Delta, conditions pour les voyageurs, retour du couvre-feu, le préfet fait le point sur les moyens mis en œuvre pour freiner l’épidémie sur l’île.
Alors que les vacances débutent et que le variant delta fait son apparition, la situation est préoccupante souligne Jacques Billant :
"Elle l’est parce que le nombre de cas enregistrés chaque semaine est de l’ordre de 1000 cas. C’est important. Notre système hospitalier est en pris, avec une réanimation très importante. 90% ou plus de la capacité hospitalière en réanimation est activée chaque jour de la semaine. Avant hier, nous n’avions plus que deux lits de disponible en réanimation. Deux lits pour toute l’île".
La situation est préoccupante, et de plus en plus avec l’apparition du variant delta. Ce variant a commencé à "circuler dans l’île de La Réunion".
La levée de l’État d’urgence à l’échelle nationale a conduit à l’assouplissement des mesures qui sont aujourd’hui en vigueur, et notamment à la levée du couvre-feu.
"Nous avons eu une adaptation, au regard de la situation, qui prévaut à La Réunion, et maintenant, au moment de la levée de l’État d’urgence sanitaire, des remparts de sécurité. (...) Il fallait avoir ces mesures particulières à La Réunion, au regard de notre situation sanitaire tendue".
Rassemblements sur la voie publique, ouverture ou fermeture des ERP, jauge, le préfet peut aujourd’hui prendre des mesures réglementaires pour s’adapter à la situation épidémique du territoire. Il n’est plus question de plan de désescalade.
Le préfet annonce que les demandes sont faites, pour pouvoir imposer localement un nouveau couvre-feu si cela devenait nécessaire :
"Il n’y a plus de désescalade possible. (...) Il est fort probable que j’aie à durcir ces mesures. Cela passera par le retour d’un couvre-feu. Peut-être une restriction de jauge. J’ai fait une demande au gouvernement d’être doté de pouvoirs réglementaires accrus pour prendre ses mesures réglementaires en fonction de l’évolution de la situation.
"J’envisage de le faire très vite, si la situation ne s’améliore pas dans les jours qui viennent".
Avec l’arrivée du variant Delta et en pleine période de vacances, Jacques Billant n’envisage pas d’assouplissements des mesures pour les voyageurs. Les motifs impérieux sont maintenus pour prendre l’avion :
"Aujourd’hui, la règle pour les voyageurs c’est de pouvoir voyager dès lors que l’on est vacciné. L’exception, quand l’on est pas vacciné, c’est le motif impérieux. Si les motifs impérieux sont réduits, ils ont vocation à le rester. Ils n’ont pas vocation à être levés". Le préfet invite à la vaccination "pour pouvoir aller et venir" entre la métropole et La Réunion. "Ces mesures ont vacation à rester en place" jusqu’à la rentrée.