L’ARS La Réunion déplore l’ensemble des contre-vérités énoncées dans une pétition, revendiquée par un collectif d’anonymes et dénonce les effets d’un procédé consistant à induire en erreur les adultes et les adolescents pour les dissuader de se protéger. Dans une réponse globale, l’ARS veut "rétablir les données statistiques actualisées et les faits documentés pour chacun des sujets abordés à travers les différents points de la pétition."
La technologie de l’ARN Messager est utilisée en France depuis des années comme moyen curatif contre certains cancers. Compte tenu de cette expérience réussie dans le domaine thérapeutique, cette technologie est donc à présent utilisée dans celui de la vaccinologie.
Les vaccins ARN Messager ne sont pas des OGM. Ils ne modifient pas le patrimoine génétique des cellules, contrairement à la thérapie génique qui, par nature, modifie l’ADN. L’ARNM est une molécule qui est naturellement présente dans nos cellules. Elle est indispensable à la fabrication des protéines.
Biologiquement, il n’y a aucune interférence possible entre l’ARNm et l’ADN qui compose les gènes. Une fois injectée l’ARNm vaccinal est absorbée par les cellules, ce qui permet la fabrication de la protéine vaccinale et des anticorps anti Covid. L’ARN Messager est ensuite systématiquement détruit par les cellules.
Les bénéficiaires des vaccins ARN Messager ne sont pas des 8 cobayes soumis à une expérimentation. Comme pour tout autre vaccin ou médicament, les autorisations de mise sur le marché ont été accordées par les agences sanitaires, européenne et nationales en fonction des données issues des essais cliniques réalisés chez l’Homme en 3 phases consécutives pour évaluer l’efficacité et la sécurité du vaccin. Ainsi, les essais menés par Pfizer portaient sur 44 000 personnes volontaires.
Comme pour l’ensemble des autres vaccins, mais aussi des médicaments ou même des chirurgies, c’est en premier lieu la responsabilité civile, et éventuellement pénale, du fabricant ou de l’opérateur qui est engagée pour indemniser les victimes.
Par ailleurs, dès lors que la responsabilité du laboratoire serait écartée (car aucune faute ne pourrait lui être reprochée), l’indemnisation se ferait au titre de l’aléa thérapeutique, par un dispositif d’assurance automatique (donc, sans frais supplémentaires pour l’assuré social) versée en France par l’ONIAM (Office national d’indemnisation de accidents médicaux).
Comme pour toutes les autres données médicales, celles-ci sont protégées par la législation française concernant la protection des bases de données nominatives médicales.
Les événements indésirables sont soumis à une procédure de déclaration (pharmacovigilance) qui permet leur recensement, puis leur analyse. Chaque État a le devoir, ainsi, de procéder au recueil des données centralisées à partir des signalements effectués librement par les professionnels de santé comme par les particuliers.
En France, c’est l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) qui exerce ce rôle de recueil et d’analyse, à partir des données recensées par des centres régionaux de pharmacovigilance (Bordeaux pour La Réunion). A ce titre, l’agence publie régulièrement des rapports, rendus publics sur Internet, faisant état des statistiques nationales et des analyses qualitatives, par type de vaccins, toujours rapportées au nombre d’injections réalisées pour chacun de ces vaccins. L’agence européenne procède de son côté, autant que possible, à une analyse agrégée des données des différents Etats européens.
La vaccination pratiquée dans le monde entier, soit près de 4 milliards d’injections depuis neuf mois, permet un recul largement suffisant pour évaluer correctement les événements indésirables potentiellement graves.
A La Réunion les données transmises par les professionnels de santé ou les particuliers permettent de dresser une statistique encore plus faible qu’en France, avec un rapport de 4 évènements pour 10 000 injections. Les 4 décès, signalés à La Réunion intervenus après une vaccination, ont tous été considérés par l’ANSM, comme non imputables à la vaccination, compte tenu de l’âge, des comorbidités et des circonstances pour chacune des personnes considérées.
Comme pour tous vaccins l’efficacité n’est jamais obtenue à 100 %. S’agissant des vaccins anti Covid, l’efficacité se mesure de deux manières :
- Pour se prémunir des formes sévères de la maladie, voire des décès : des études en milieu réel, menées dans différents pays d’Occident, ont largement démontré depuis des mois la très bonne efficacité du vaccin Pfizer, y compris contre le variant Delta, car celle-ci demeure supérieure à 85 %. En France, les études récentes de la direction de la recherche et de l’évaluation statistique (DRESS) continuent à démontrer l’efficacité du vaccin contre le Delta devenu pourtant largement dominant, puisque l’on observe 9 fois plus d’hospitalisations parmi les non vaccinés que parmi les vaccinés en réanimation, et 6 fois plus en médecine.
- Pour se prémunir du risque de contamination : les études convergent pour montrer que les vaccins ARN messager sont moins efficaces aujourd’hui contre le variant Delta, que contre le virus originel. Pour autant, l’efficacité observée en France demeure probante : ainsi, la DRESS a pu chiffrer que le nombre de personnes testées positives reste 7 fois plus important parmi les non vaccinés que parmi les vaccinés, il y a encore 15 jours.