Plus de 200 personnes ont investi la place de l’Hôtel de Ville pour alerter sur les situations des migrants. Mardi 1er septembre, la mairie de Paris a décidé les accueillir.
Dans la nuit du lundi 31 août, 219 migrants dont 59 enfants et 15 femmes enceintes ont investi la place de l’Hôtel de Ville au cœur de la capitale. En quelques minutes, ils ont installé leurs tentes sur le parvis de la mairie de Paris pour réclamer un accueil "digne", comme le rapporte TV5 Monde,
Ces familles ont toujours vécu dans la rue, souvent dans des campements informels à la lisière de Paris et de la Seine-Saint-Denis. Pourtant, "elles doivent être hébergées de façon digne et inconditionnelle", a lancé Maël de Marcellus, coordinateur parisien de l’association Utopia56, à l’initiative de cette action.
D’après ses dires, cela fait plus d’un mois qu’ils ont alerté la mairie de Paris sur les situations de ces migrants, mais il n’y a eu aucune réponse. "C’est une action symbolique : la mairie ne peut plus fermer les yeux", a-t-il assuré. Ce n’est pas normal, à son avis, que pour les primo-arrivants, qui représentent 50 % de ces personnes, la rue devienne un passage obligé en arrivant en France. Il a ainsi réclamé une "refonte du premier accueil".
Face à cette situation, la préfecture de police de Paris a évacué l’installation, mardi matin, informe La Croix. Elle a indiqué, auprès de l’Agence France Presse qu’"il n’est pas question de laisser s’installer des tentes sur la voie publique. La préfecture a aussi souligné l’évacuation "systématique" de ce type de camp dans la capitale.
La préfecture a également annoncé que des "solutions de relogement" ont été trouvées pour ces migrants. Un propos réfuté par la mairie de Paris, mais cette dernière a tout de même décidé d’accueillir les 219 migrants.
"Devant l’entêtement de la préfecture à vouloir démanteler sans avoir travaillé avec nous en amont, Paris a décidé d’ouvrir ses portes et accueillir ces familles", a confié Ian Brossat à la presse française.
L’adjoint en charge de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés a précisé que les migrants sont accueillis dans une salle de l’Hôtel de Ville en attendant de trouver une solution, en concertation avec la Préfecture de la région Ile-de-France.
Ian Brossat a également souligné que la mairie réfute les accusations d’inaction. "Sur cette situation inacceptable, nous payons en réalité l’inaction de l’Etat", a-t-il précisé. La Ville est consciente de la situation de ces familles et pour trouver une solution, les services de l’Etat ont été déjà sollicités. D’ailleurs, selon lui, la plupart de ces personnes sont demandeuses d’asile et devraient donc pouvoir bénéficier d’une certaine prise en charge.
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