Le Premier ministre a dévoilé le plan de déconfinement pour la France, ce mardi après-midi. Le texte a par la suite été soumis au vote de l’Assemblée nationale puis du Sénat. Plusieurs députés de La Réunion ont réagi aux annonces.
Ce mardi 28 avril à 17h00 (heure de La Réunion), le Premier ministre a détaillé les contours de la "stratégie nationale" décidée pour sortir progressivement du confinement à partir du 11 mai, dans le cadre de la pandémie de coronavirus.
Suite à ces annonces très attendues, nous avons recueilli les réactions des députés de La Réunion. Certains d’entre eux avaient dénoncé les conditions de vote, en amont.
“Ce que je retiens, c’est que sur l’école, c’est un plan qui est flou, pour l’économie, c’est un plan qui n’est pas prêt, pour tout ce qui est vie sociale, ça parait extrêmement contradictoire. Globalement, c’est un plan qui nous semble pas très cohérent et donc pas très rassurant", déclare de son côté la députée Éricka Bareigts.
Selon David Lorion, la rentrée scolaire des maternelles et primaires n’était pas nécessaire. “Sur la rentrée scolaire au mois de mai, je trouve qu’on aurait pu éviter de remettre de l’inquiétude dans les familles, là ou il y a déjà de l’inquiétude au niveau sanitaire. Ça va compliquer des situations donc on aura des situations de cafouillage général et donc ce n’était peut être pas la peine faire rentrer les maternelles et les primaires en mai, surtout qu’il y a un décalage pour les collège et les lycées au mois de juin, et l’université seulement en août ou en septembre", explique le député.
Nadia Ramassamy rejoint ce dernier sur cette perception d’une rentrée précipitée. “L’école, en tout cas pour les petits, ne devrait commencer qu’à la rentrée en septembre, pour en savoir un peu plus sur l’évolution de cette maladie, parce qu’on dit que les enfants sont des porteurs sains, qui ne transmettent pas beaucoup la maladie, je ne suis pas d’accord".
Selon Jean-Hugues Ratenon, le discours du Premier ministre comportait “beaucoup de déclarations, de bonnes intentions, mais ce que l’on peut retenir c’est qu’ils vont renvoyer les responsabilités sur les préfets et collectivités, notamment les maires.
Que vont faire les maires dans cette situation ? Comment allons-nous organiser la vie locale et la vie démocratique ? On ne sait pas comment les choses vont évoluer. Compte tenu d’un certains nombre de mesures, on sent bien que ça va être extrêmement dur sur le terrain.”
Pour Huguette Bello, le gouvernement adopte une approche trop politique de la situation. “On a un gouvernement aujourd’hui qui est préoccupé par affermir son pouvoir. Il confine la démocratie et il veut faire porter la responsabilité de l’ouverture imprudente de l’école aux élus locaux, aux parents d’élèves. C’est une décision économique", a-t-elle déclaré.
La députée Nathalie Bassire se réjouit de l’élargissement des prérogatives du préfet. "La possibilité d’adapter localement ces différentes mesures est également une bonne chose", explique la députée. En revanche, elle s’oppose également à la rentrée scolaire dès le 14 mai à La Réunion. "Je comprends tout à fait l’inquiétude des parents quand on ne parle pas de masques ou de solution hydroalcoolique".
Enfin, Jean-Luc Poudroux salue le "courage" et "l’humilité" dont a fait preuve le Premier ministre dans la présentation du plan de déconfinement. "Ce plan sera adapté aux spécificités de chaque territoire, donc la balle est aussi dans le camp du représentant de l’Etat monsieur le Préfet et de toutes les autorités locales. Il ne faut pas se faire d’illusions : c’est difficile. Les étapes qui nous attendent sont des rendez-vous importants qui permettront d’alléger le déconfinement", a expliqué le député.