Mohamed Abdeslam, frère du djihadiste Salah Abdeslam avait participé au vol des recettes de la commune de Molenbeek. Lors de son jugement lundi 10 septembre, il a reconnu avoir coopéré à "une mise en scène" avec ses complices pour dérober 68 000 euros.
Les faits remontent dans la journée du 23 janvier à Bruxelles. Trois employés de la commune de Molenbeek, dont Mohamed Abdeslam, apportaient près de 68 000 euros en espèce à la banque. Mais, lorsque le véhicule se trouvait devant l’établissement, un homme a surgi pour dérober des sacoches contenant l’argent en liquide. Il a ensuite pris la fuite en voiture.
Lundi après-midi, le frère du membre encore en vie des commandos ayant attaqué Paris le 13 novembre 2015 a été jugé pour "vol aggravé" au côté de deux complices présumés, devant le tribunal correctionnel. Il a reconnu avoir pris part à un faux braquage pour voler les 68 000 euros de la recette communale, avec des complices. Mohamed Abdeslam a admis avoir conduit la voiture que le 3e accusé a utilisée pour s’échapper avec le butin.
Selon le frère du djihadiste Salah Abdeslam, contrairement à ce qui avait été retenu au départ par l’enquête, aucune arme n’a été utilisée lors de ce vol. Les images de la vidéo de sécurité montrant l’auteur du vol masqué sortir une arme serait "une pièce montée". Il s’agirait d’"un théâtre où chacun avait son rôle, et il était hors de question de violenter qui que ce soit", souligne le prévenu.
Devant le tribunal, les débats visent Mohamed Abdeslam, qui n’avait uniquement que ses indemnités de chômeur comme revenu. Il aurait eu besoin d’argent pour ouvrir un bar à chicha à Bruxelles. Mais, Yannick De Vlaemynck, son avocat a affirmé devant la presse une "mise en scène" à cause des "rancœurs" par rapport à la commune de Molenbeek. Son client aurait eu des soucis financiers après son renvoi de son poste à la commune.
Mohamed Abdeslam se serait de nombreuses fois exprimé devant les médias au début de l’enquête sur ces attaques alors que son frère était en cavale. Depuis, il serait aussi devenu "un homme à abattre", selon ses propres termes. Son avocat estime que cela est "injuste" puisqu’"on ne choisit pas sa famille, il n’a pas choisi ses frères. Tout le monde les regarde comme des terroristes, lui n’est pas un terroriste".
Après le procès qui se poursuivra les 19 et 20 septembre, le jugement devrait être mis en délibéré. Mohamed Abdeslam encourt jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.