Les relations entre le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer et les syndicats d’enseignant se tendent à une semaine de la rentrée scolaire. En pleine négociation budgétaire, le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, critique les directions prises par le ministre.
La rentrée scolaire s’annonce tendue en métropole. Le SNUipp-FSU a établi une liste des "sujets qui fâchent" et "entachent la confiance" dont parle souvent Jean-Michel Blanque, le ministre de l’Education nationale.
Baisse des emplois aidés, propos sur la méthode de lecture ou le redoublement, mise en place du dédoublement des classes de CP dans les quartiers très défavorisés (REP+) "au détriment" d’autres dispositifs ... Le SNUipp-FSU a énuméré les sujets qui fâchent, lors de sa conférence de presse de rentrée. "Ces éléments entachent la confiance dont parle le ministre" et "nous lançons un avertissement", a déclaré Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat, ajoutant qu’il était encore trop tôt pour évoquer un mouvement de grève. "Contrairement au discours du ministre, ce gouvernement n’a créé aucun poste", a-t-elle affirmé.
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D’un côté le syndicat se dit favorable à des effectifs réduits dans les classes mais accuse Jean-Michel Blanquer d’utiliser l’argent prévu à d’autres fins par le précédent gouvernement pour dédoubler les classes de CP. "C’est un détournement de fonds", accuse Francette Popineau. Elle estime que cela va se faire au détriment du remplacement, de la scolarisation des enfants de moins de trois ans ou de l’augmentation des maîtres supplémentaires, dont beaucoup ont été redéployés pour alimenter des CP à 12 élèves. S’ajoute à cela la diminution des contrats aidés, qui pourrait contraindre certaines communes à reporter la rentrée. Notamment dans le Gard, sur les communes de Domessargues, Mauressargues, Moulézan et Montagnac ainsi qu’à Valorbiquet dans le Calvados.
Enfin, le SNUipp a tenu à rappeler au ministre de l’Education qu’on ne pouvait réformer et transformer l’école sans s’appuyer en premier lieu sur la professionnalité de celles et ceux qui la font au quotidien.