Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a fait part de son inquiétude face à la progression de l’organisation Etat islamique en Libye. Il craint en outre que les djihadistes ne se mêlent aux migrants pour rejoindre l’Europe.
Invité ce dimanche du Grand Jury de RTL/LCI/ Le Figaro, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s’est étalé sur plusieurs sujets d’actualités brûlants. Mis à part la situation politique du gouvernement, marquée par la démission de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, le ministre a également évoqué les menaces terroristes en Europe.
Il estime ainsi qu’il est "urgent" de trouver une solution politique à la crise libyenne. "Je suis très inquiet sur la Libye, depuis septembre 2014", a confié Jean-Yves Le Drian. "Les jihadistes de l’EI sont là, sur près de 300 kilomètres linéaires de côtes, et ils se répandent. Et ils sont à 350 kilomètres de Lampedusa. Lorsque le beau temps va arriver en Méditerranée, il y a des risques de passage de combattants qui pourraient se mélanger à des réfugiés. C’est un risque majeur", a-t-il affirmé. Le ministre de la Défense avance l’instauration d’un "gouvernement d’union national" en Libye et ainsi empêcher la progression l’Etat islamique.
Concernant la sécurité nationale, Jean-Yves Le Drian a assuré que l’opération Sentinelle, mise en place après les attentats du 13 novembre, sera maintenu à 10000 hommes "autant que nécessaire". "C’est une opération militaire, de protection, elle est indispensable. Ils sont là et ils resteront le temps qu’il faudra", a-t-il précisé.
Enfin, le ministre de la Défense a fait part de son souhait de mettre fin à l’opération Sangaris en Centrafrique. "Je souhaite que cela soit fait au cours de l’année 2016 et qu’il reste (...) de petites unités comme c’était le cas auparavant", a indiqué Jean-Yves Le Drian. Au plus fort de l’opération, 2 500 soldats français se trouvaient en Centrafrique. Il en reste 900 aujourd’hui. La France voudrait ramener le contingent à environ 300 soldats.