A Maurice, la ville de Curepipe est investie par des corbeaux, à la recherche de restes de nourritures éparpillés sur les canaux d’évacuation d’eau. Une invasion vue comme une menace pour la santé.
Selon Le Mauricien, les corbeaux ont envahi ces derniers jours les rues de Curepipe, deuxième plus grande ville de l’
île Maurice, située à environ 20 km de la capitale Port-Louis. Ces grands passereaux noirs seraient attirés par les restes de nourritures qui s’accumulent dans les canaux d’évacuation d’eaux usées et sur les décharges sauvages, qui se répandent un peu partout dans la ville et ses périphéries immédiates.
Face à cette invasion, les habitants craignent des conséquences néfastes sur leur santé et interpellent les autorités locales à prendre leur responsabilité. « Après les rats, désormais ce sont les corbeaux ! Leur présence témoigne de l’insalubrité qui règne dans la ville », fustige Ananda Rajoo, un conseiller municipal issu du parti de l’opposition MMM (Mouvement Militant Mauricien).
A l’entendre, une importante population de corbeaux a élu domicile aux abords de la gare Jan Palach, à proximité d’un supermarché situé en plein centre ville ainsi qu’aux environs du Lycée Labourdonnais à Forest-Side. D’après de nombreux observateurs, ces oiseaux ont investi ces lieux car ils sont à la recherche de miettes de nourritures éparpillées dans les rues et sur les terrains inhabités.
"Leur présence dans la ville témoigne de l’abondance de nourriture dans les drains ou sur les terrains vagues", explique Ananda Rajoo à l’issue d’une réunion du Conseil municipal à Curepipe. Selon les conseillers de l’opposition, les corbeaux représentent aussi une menace pour la survie des oiseaux indigènes peuplant la ville. C’est ainsi qu’ils ont saisi la Commission de santé publique afin d’initier une étude en ce sens et de déterminer les raisons de la présence de ces volatiles au cœur de la ville.
Entretemps, Ananda Rajoo demande à la National Parks and Conservation Society (NPCS) du ministère de l’Agro-industrie de lancer « le plus vite possible » des travaux de nettoyage et de curage des canaux colonisés par les corbeaux.
Dans les colonnes du journal Le Mauricien, Kritanand Beeharry, conseiller du Parti travailliste (Ptr), proche du régime en place, minimise toutefois la prolifération de corbeaux, estimant que "la situation n’est pas aussi alarmante que ça".
Un autre acteur politique du MMM, Lindsay Paul, suggère de son côté qu’ « il vaut mieux prévenir que guérir ». A cet effet, il invite les élus locaux à ne pas négliger la présence des corbeaux dans le centre ville, car « les éboueurs ont eux-mêmes relevé ce problème dans divers coins de la ville. Il faudrait mener une étude à ce sujet ». Il s’agit d’« une demande qui sera considérée par la Commission de santé publique », assure pour sa part le maire de Curepipe, Mario Bienvenu.
Pour rappel, le ministère de l’Agro-industrie a orchestré une campagne d’élimination des corbeaux vivant sur le territoire mauricien, notamment à Curpipe en 2013. Le but était d’exterminer plus de 40% de ces animaux qui se chiffraient à l’époque à quelque 4 000 têtes. Durant cette campagne, « il était prévu que les femelles soient tuées afin de favoriser la réduction en masse du nombre de ces oiseaux », précise Le Mauricien.