Après deux jours de chute historique qui ont plongé la Russie dans une crise monétaire, le rouble semble remonter la pente à l’ouverture des échanges de la Bourse de Moscou.
Lundi, la monnaie russe avait chuté de 9,5% et de 7% mardi, du jamais vu depuis la crise financière de 1998. Malgré l’annonce d’une hausse radicale du taux directeur de la banque centrale, porté de 10,5% à à 17% dans la nuit de lundi à mardi, le rouble est allé jusqu’à perdre plus de 20% au plus fort de la journée de mardi, atteignant les seuils chocs de 100 roubles pour un euro et 80 roubles pour un dollar.
Ce jeudi, à l’ouverture des marchés moscovites, avant l’intervention de Vladimir Poutine, le rouble notait une brève remontée, rapporte Le Figaro. En effet, vers 07h10GMT, l’euro se repliait à 72 roubles contre 75,10 mercredi à la clôture et le dollar à 58,40 roubles contre 60,65 la veille. Mais selon La Croix, il ne s’agissait que d’une progression éphémère. Le rouble baissait nettement après les premiers propos de Vladimir Poutine, le dollar valant à 09H45 GMT 63,10 roubles et l’euro 77,69 roubles.
Lors de son discours, le chef d’Etat de la Russie a misé sur l’apaisement en déclarant qu’une sortie de crise est "inévitable". "Dans le scénario le plus défavorable pour la conjoncture internationale, la situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant", a-t-il estimé. "Nous allons utiliser les mesures que nous avons employées avec succès en 2008", a-t-il expliqué, mais sans grande conviction car selon lui l’évolution de la situation est incertaine.
"Tout est possible. Aussi bien un rebond durable du rouble qu’un nouveau recul. Il y a de nombreux facteurs d’incertitude", prévient-il. Le président a en outre jugé "adéquates" les mesures prises par le gouvernement et la banque centrale face à la crise, rappelant cependant au premier qu’il ne "doit pas oublier ses responsabilités".
Dans un entretien publié jeudi, le ministre de l’Economie, Alexeï Ouiloukaïev, s’était montré plus sévère. "D’une certaine manière, nous avons préparé nous-mêmes cette crise. La crise structurelle est en partie le résultat d’une économie qui n’a pas été réformée", a-t-il jugé
Le rouble, fragilisé par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales, a été plombé ces derniers mois par la chute vertigineuse des prix du pétrole, principale source de revenus de l’État russe.