Retenu depuis près d’un an au Nigeria, l’ingénieur français Francis Collomp s’est libéré de ses geôliers. Il est arrivé en France lundi matin, après une évasion rocambolesque et minutieusement planifiée.
Lundi 18 août, l’ex-otage Francis Collomp est arrivé à Paris tôt le matin. Accueilli hier par six membres de sa famille et le Premier ministre, ce Portois doit aujourd’hui retrouver son épouse Anne-Marie Collomp qui a atterri ce matin à Paris après avoir quitté La Réunion hier soir.
Pour Anne-Marie Collomp, son mari est un "véritable héros". Et pour cause : Francis Collomp aurait minutieusement planifié son évasion rocambolesque au Nigeria, où il était retenu depuis onze mois aux mains d’un groupe islamiste. Selon son frère Denis Collomp, cet ingénieur a tout mis en oeuvre pour s’échapper le moment opportun. Il aurait également passé énormément de temps à écrire dans sa cellule et à s’entraîner, en marchant plus de dix kilomètres par jour, toujours enfermé dans sa cellule.
Enlevé le 19 décembre 2012 par une trentaine d’hommes d’un groupe islamiste dans le nord du Nigeria, cet ingénieur de 63 ans travaillait alors sur un projet de ferme éolienne. Pendant onze mois de captivité, il a réussi à garder un moral d’acier pour réussir à fuir ses geôliers au bon moment.
Le président de La République a pour sa part affirmé que l’évasion de Francis Collomp est digne « d’un livre d’aventures ».
Après son arrivée, l’ex-otage a raconté à ses proches comment il avait échappé à ses ravisseurs. La façon dont il a « saisi l’opportunité » de s’évader, seul, pour rejoindre un poste de police, montre selon lui à quel point il a gardé « un esprit combatif » précise Denis Collomp.
« Il avait tout de suite dans sa tête (...) l’idée de leur fausser compagnie », a rapporté son frère, Denis Collomp, sur BFMTV. Il a préparé son évasion « d’abord par un entraînement physique quotidien » en marchant « 10 à 15 km » par jour « dans sa cellule, en rond », afin de pouvoir le moment venu « partir en courant ».
Parallèlement, il a « préparé le terrain en affaiblissant le fil de fer qui verrouillait sa cellule ». Puis, ce week-end, « il a profité du moment de la prière et des ablutions pour s’éclipser », tout en enfermant « ses geôliers dans leur propre geôle avant de partir, pour gagner du temps », a ajouté Denis Collomp sur i-Télé.
Dimanche 17 novembre, une source française proche du dossier avait expliqué que Francis Collomp s’était évadé "à la faveur d’une opération de l’armée nigériane contre le groupe islamiste qui le détenait" mais cette information n’a pas été confirmée par Denis Collomp. Selon lui, le Portois aurait ensuite « marché d’un pas alerte pendant 4 ou 5 km avant de trouver une moto-taxi qui l’a amené au commissariat de Zaria », ville de l’Etat de Kaduna où il était retenu ces deux derniers mois.
Comme tous les otages libérés, Francis Collomp doit maintenant être débriefé par les services de renseignement sur les conditions de sa captivité et de son évasion. Il retrouvera également son épouse Anne-Marie ce matin.