Les élections universitaires ont été annulées ce lundi. Mohamed Rochdy parle d’un "acharnement" et évoque "l’allégation d’une erreur technique sans justification.
Le Rectorat de la Réunion a indiqué ce lundi qu’un jugement "annule les mandats des représentants élus lors du scrutin du 7 juin 2012 et invalide l’élection à la présidence de l’université de La Réunion en date du 2 juillet dernier".
Le recteur Mostafa Fourar procédera, "dans les jours à venir, et après concertation, à la désignation d’un administrateur provisoire, qui assurera l’administration des services et l’organisation de nouvelles élections".
Ci-dessous, le communiqué diffusé par Mohamed Rochdy. Suite à l’annulation des élections universitaires, ce-dernier s’exprime et dénonce le "procès en suspicion" dont il a fait l’objet.
" Cher(e)s Collègues,
Vous êtes très nombreux à avoir déjà reçu l’information du jugement du tribunal administratif relatif à l’annulation des élections du 7 juin 2012 des personnels aux trois conseils centraux de l’établissement. Pour une information complète, je vous adresse, en pièce jointe, une copie du jugement reçu ce jour.
Je vous confirme donc l’annulation totale de toutes les élections du 7 juin dernier sous le seul motif, tel qu’indiqué dans le jugement du TA, d’"allégation qui n’est assortie d’aucune justification" de la part de Philippe JEAN-PIERRE soutenant "que l’Université n’a affiché les listes des électeurs chargés de désigner les représentants du personnel lors du renouvellement général des trois conseils centraux de l’université de La Réunion que sur le seul site du Moufia le 3 mai 2012...".
Je laisse à chacune et à chacun le soin d’analyser la solidité du motif soulevé pour décider d’une annulation totale qui constitue "une grande première" dans le paysage universitaire français.
Je tiens à préciser que l’allégation de défaut d’affichage dont il est question porte sur les listes initiales qui concernent uniquement les électeurs inscrits d’office, en l’occurrence les personnels titulaires chez les enseignants-chercheurs et les enseignants et les personnels titulaires et contractuels chez les BIATSS.
Ces listes ont bien sûr été envoyées par l’assistante de la responsable de la Direction des Affaires Juridiques aux responsables administratifs pour affichage sur les 5 implantations universitaires autres que le site du Moufia et ce dès le 4 mai 2012, soit 33 jours avant le scrutin.
En bons responsables qu’ils sont, les destinataires de ces listes les ont naturellement affichées sur leur site. ll va de soi que l’administration centrale n’a pas procédé à la vérification de cet affichage en dehors du site du Moufia. Elle n’avait d’ailleurs aucune raison de le faire sur ce dossier comme sur tous les autres.
Il va sans dire que cette annulation, fondée sur une allégation non justifiée, arrive au pire moment pour notre établissement.
Des chantiers, en effet, d’une importance majeure ont d’ailleurs été évoqués ce matin en réunion des Directeurs de composantes et de services communs :
- rentrée universitaire ;
- modalités de contrôle des connaissances 2012-2013 ;
- préparation du budget primitif 2013 ;
- campagne emplois 2013 ;
- préparation au passage contraint aux RCE en janvier 2013 : négociation avec le ministère du plafond d’emplois et de la masse salariale.
Ceux qui ont initié le recours devant le TA sur la base d’une telle allégation, qu’ils savent pertinemment fausse, portent une lourde responsabilité face à la communauté universitaire.
Il convient à chacun de se rappeler, à l’occasion de cet évènement qui vient bafouer les résultats d’une élection pleinement démocratique, quels étaient les griefs de ceux qui se sont employés à cet acharnement procédurier, en dépit de l’intérêt général de notre établissement. Pour mémoire, 14 griefs avaient été mis en avant par Philippe JEAN-PIERRE et son équipe, laissant entendre l’absence de sincérité dans le déroulement du scrutin.
La commission de contrôle des opérations électorales avait balayé chacun de ces arguments un à un. Le Tribunal Administratif n’a pu se limiter qu’à un argument technique lié à une prétendue absence d’affichage sans que la preuve en soit apportée.Nous sommes donc passés d’un procès en suspicion à l’allégation d’une erreur technique sans justification.
Chacun a bien conscience enfin que la campagne a été tellement médiatisée par tous les canaux internes et externes à l’Université que nul ne pouvait ignorer que des élections allaient avoir lieu, ni quelles en étaient les modalités et les enjeux.
Les taux de participation, exceptionnellement hauts, à ces élections, notamment chez les personnels concernés par les listes dont l’affichage est remis en cause, sont d’ailleurs là pour en témoigner. Il appartiendra à chaque membre de la communauté universitaire d’analyser les motivations sous-jacentes d’un tel acharnement. Pour ma part, je regarde l’horizon avec sérénité sachant pertinemment que la communauté universitaire saura dessiner son avenir avec clairvoyance.
Bien cordialement,
M. ROCHDI. "