La 19e conférence internationale sur le Sida se tient du 22 au 27 juillet à Washington. Un lieu de rendez-vous entre chercheurs, médecins et associations de prévention, difficilement accessible au grand public, mais qui permet aux scientifiques de se confronter à la réalité du terrain.
La conférence internationale sur le Sida a ouvert hier à Washington et rassemble près de 20 000 participants venus de 200 pays. L’occasion pour les scientifiques de présenter l’avancement de leurs recherches.
Pour le docteur Catherine Gaud, chef de service d’immunologie à l’hôpital de Saint-Denis et présidente de l’association RIVE, cette conférence est l’occasion d’échanges entre chercheurs, médecins et les associations qui luttent contre le VIH. Elle ajoute que c’est une conférence qui est difficilement accessible au grand public car le discours scientifique est souvent très compliqué à suivre.
Elle revient également sur l’annonce d’un chercheur américain - docteur Anthony Fauci - qui a déclaré envisageable la fin de la pandémie du Sida. Catherine Gaud estime quant à elle que cette déclaration était "maladroite" et qu’elle ne prend pas en compte la réalité de la situation sur le terrain.
Elle estime qu’une fin de pandémie serait plausible d’ici 2030 ou 2040, si d’une part toutes les personnes infectées étaient dépistées et si les malades avaient accès et suivaient correctement leur traitement. "Il y aurait (alors) que quelques cas sporadiques qui resteraient, mais il n’y aurait plus d’épidémie". Une fin de pandémie reste donc "théorique".
Cette conférence internationale est donc également l’occasion pour les scientifiques de se confronter à la réalité sociale, économique et politique des malades, ceci pour une meilleure approche de leur travail.
Ce rassemblement bisannuel permet donc une meilleure communication sur les expériences dans la lutte contre le VIH des différents acteurs, une meilleure compréhension des résultats scientifiques récents et un partage d’expérience entre participants pendant la conférence. Le rassemblement permet aussi de faire un plaidoyer auprès des leaders, des personnalités politiques et des donateurs à renforcer leur engageant dans l’objectif d’accès universel et de respect des droits humains liés à la lutte contre le VIH.