Paris accueille ce vendredi la 3è réunion du Groupe des Amis du Peuple Syrien.
La France doit proposer l’élargissement du champ d’application des sanctions à l’encontre du régime syrien et le renforcement du soutien à l’opposition en lui fournissant des moyens de communication.
Paris hausse le ton face à la crise syrienne. Durant la conférence du Groupe des Amis du peuple syrien qu’elle accueille aujourd’hui, elle espère pouvoir obtenir le soutien des toutes les délégations étrangères à l’adoption de plusieurs résolutions.
Cette rencontre est « particulière », selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius car verra la participation de « plus de 100 délégations, c’est-à-dire la moitié du monde et, pour la première fois, plus de 100 représentants de l’opposition ».
Dans une interview accordée à « Le Parisien/Aujourd’hui en France » et parue ce vendredi, il explique les tenants-et-aboutissants de cette réunion stratégique. Plusieurs choses, disait-il.
Selon lui, élargir le champ d’application des sanctions à l’encontre du régime syrien devra être une priorité. La France appelle donc à « l’application réelle et effective » des sanctions économiques et financières, notamment dans l’ensemble de la région. Dans ce volet, Laurent Fabius dénonce l’attitude de la Grèce qui continue d’importer des phosphates syriens alors que la plupart des pays européen ont déjà choisi de couper le pont avec le régime d’Assad.
Ensuite, il faudra également renforcer le soutien aux opposants en leur fournissant des moyens de communication. Pour sa part, François Hollande, au marge de son discours d’ouverture de ce rendez-vous international, a déjà témoigné la volonté de la France à soutenir ces militants syriens si « courageux, déterminés et fiers qui ont pris leur destin en main », indique Europe1.
Le chef de l’Etat a entre autres appelé les participants à encourager le Conseil de sécurité de l’Onu afin qu’il prenne le plus vite possible les dispositions pour mieux soutenir le plan de sortie de crise de Kofi Annan. Le seul moyen qui peut garantir le retour à la paix en Syrie, un pays qui, malheureusement, est devenu une « menace pour la sécurité nationale » à cause des agissements de Bachar el-Assad, qualifié par Laurent Fabius de véritable « assassin ».
En troisième lieu, Paris souhaite que les Amis du peuple syrien appuient davantage les réseaux humanitaires. Une mission périlleuse étant donné que l’accès des convois humanitaires est presque impossible en territoire syrien alors que le nombre des victimes se multiplie d’heure en heure. Le dernier décompte de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) fait déjà état de 15.800 morts depuis mars 2011.
Parallèlement, Assad est de plus en plus isolé, des participants à cette réunion parisienne ont rapporté que le général syrien Manaf Tlass, membre de la garde rapprochée du président Bachar el-Assad, aurait déserté.