Les tracteurs sont également soumis à l’obligation d’avoir à bord leur engin un éthylotest. Une mesure « stupide et totalement inadaptée pour les véhicules agricoles » pour la Coordination rurale.
Les responsables de l’organisation syndicale - Coordination rurale - demandent aux ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur une exemption.
Rendue officielle en février par voie de décret et devenue effective depuis le 1er juillet, la mesure qui oblige les conducteurs à disposer d’un éthylotest à bord de leur véhicule n’a pas épargné le secteur agricole. Les conducteurs d’engins agricoles aussi sont tenus de respecter cette nouvelle règle, autrement, ils encourent les mêmes sanctions que celles imposées aux autres catégories de véhicules, soit une amende de 11 euros (applicable dès le 1er novembre).
« Cette obligation est totalement inadaptée aux tracteurs agricoles (1 200 000 dans tout métropole) dans la mesure où ceux-ci ne garantissent pas de bonnes conditions de stockage des éthylotests, où les conducteurs d’un tracteur peuvent être multiples et qu’ils n’empruntent que sporadiquement les voies publiques », s’insurge le syndicat agricole Coordination rurale. L’organisation a d’ailleurs saisi les ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur à travers une lettre, demandant une exemption à cette règle.
Autre souci soulevé par le président de ce syndicat, Bernard Lannes, les conditions de conservation de ce dispositif. « Les tracteurs anciens ne sont pas vraiment équipés. Et surtout, nous travaillons dans la poussière, sous la fournaise de l’été ou au contraire dans le froid », note-il.
De plus, un engin agricole peut avoir plusieurs conducteurs. Ainsi, lorsqu’il y a défaillance, qui sera tenu pour responsable ? En effet, la plupart des agriculteurs s’organisent à travers des coopératives pour pouvoir disposer d’un tracteur. Par exemple, les Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole), possèdent une bonne partie des 80 000 moissonneuses-batteuses, 10 000 ensileuses et autres automoteurs à désherber qui sont utilisés par les agriculteurs français. Tout un mécanisme qui rend donc difficile l’application de cette mesure.
Le Point ajoute également que : « même les 5 000 machines à vendanger, qui parcourent les vignobles, doivent être équipées d’un éthylotest ».