L’ONG Sea Shepherd et l’association citoyenne de Saint-Pierre ont déposé un recours commun au tribunal administratif de Saint-Denis pour faire annuler l’autorisation de prélever 20 requins décidée par la préfecture.
Engagée dans le monde entier pour la défense de la flore et de la faune marine, l’Organisation Non Gouvernementale Sea Shepherd s’est exprimée à plusieurs reprises pour dénoncer la chasse aux requins, autorisée pour 20 spécimens par la préfecture. « Année de la biodiversité » ou pas, Réserve Nationale ou pas, la France a la gâchette facile contre les animaux sauvages en milieu naturel, dès lors qu’ils gênent de près ou de loin, une quelconque activité humaine, même récréative", estime Sea Shepherd dans un communiqué de sa présidente Lamya Essemlali.
Après les affrontements par médias interposés, la guerre idéologique sur la crise requins prend une nouvelle tournure, en s’engageant dans une bataille juridique. Pour concrétiser son opposition aux prélèvements menés par l’Etat, l’organisation a déposé un recours suspensif au tribunal administratif de Saint-Denis, avec l’association citoyenne de Saint-Pierre, afin de faire annuler cet arrêté.
Les deux associations ont décidé d’attaquer l’Etat en justice concernant la pêche des requins. Le recours a été déposé ce matin et via la voix de leur avocate, les deux associations sont déterminées à prouver que ces prélèvements sont illégaux. Les deux organisations dénoncent d’ailleurs "l’alibi scientifique".
"L’idée de pêcher des requins pour faire des recherches sur la toxine ciguatera n’a en fait pour but que d’exterminer des requins incriminés dans les attaques de surfeurs", explique l’avocate. Pour Sea Shepherd, le préfet est d’ailleurs allé au delà de ses compétences en instaurant cet arrêté.
"En janvier 2012, Sea Shepherd avait demandé au préfet un arrêté protégeant ces requins, sans succès. En effet, le requin bouledogue et le requin tigre sont classés « espèce quasi menacée » sur la liste rouge de l’IUCN (Union Mondiale pour la Conservation de la Nature) et remplissent néanmoins un rôle vital dans l’éco système marin. De plus, leur chair, toxique est impropre à la consommation et donc invendable. Ces espèces font par ailleurs l’objet d’un programme d’étude comportementale (CHARC) qui a déjà coûté 700 000 euros au contribuable.", poursuit l’association dans un communiqué. Une nouvelle étape s’ouvre dans la guerre opposant anti et pro-prélèvements.