Un traitement précoce par antirétroviraux permet de réduire de façon significative les risques de transmission du VIH par les personnes séropositives : c’est ce que démontre un essai clinique conduit par le Réseau pour les essais de prévention du VIH. Les résultats de ce test sont saisissants : pris très tôt, ces traitements permettraient de réduire les risques de contamination de 96%. Saluée par l’OMS et l’Onu-sida, cette étude constitue une étape décisive dans la lutte anti-sida.
La prise rapide d’un traitement anti-VIH permettrait de quasiment éliminer les risques de transmission du sida par les personnes séropositives, selon les premiers résultats de l’essai clinique mené par des chercheurs américains. 1750 couples très stables et sérodifférents (une personne séronagative et une autre séropositive) ont participé à cette étude. Divisés en deux groupes, certains séropositifs ont été traités de façon précoce et d’autres lorsque leur compte de CD4, les cellules de l’immunité, était déjà bas.
La comparaison de l’évolution des deux groupes a montré que dans le premier un seul cas de transmission avait été confirmé, contre 27 dans l’autre. La prise rapide des traitements antirétroviraux a donc permis dans le premier groupe de réduire de 96% les cas de contamination.
Les résultats de cette étude ne peuvent cependant pas être généralisés à la population entière, car ils pourraient différer chez des patients séropositifs qui ont de nombreux partenaires et qui ne prennent pas le traitement de façon si régulière.
Si cette étude constitue une avancée cruciale dans la lutte contre le VIH, les traitements antirétroviraux ne doivent pas être opposés aux autres méthodes de prévention comme le préservatif. D’autres essais scientifiques sont en cours visant à montrer l’intérêt des antirétroviraux comme outil additionnel de prévention. Il s’agit de vérifier que le même succès peut être obtenu hors d’un test clinique.
D’autre part, selon les estimations, seule la moitié des 33 millions personnes séropositives savent qu’elles sont porteuses du virus. Les questions du dépistage et de l’accès aux traitements sont déterminantes dans la lutte pour l’éradication du VIH.
Source : Le Figaro