Suite à l’affichage d’un document à caractère raciste dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Bras-Panon, les associations de lutte contre les discriminations raciales condamnent unanimement les portraits-robot du "Niktamère" affichés dans la gendarmerie.
Scandalisées par les propos racistes diffusés dans les locaux de la gendarmerie de Bras Panon, les associations qui luttent au quotidien contre les discriminations raciales sont ulcérées. Révélée dans le Journal de l’Ile, cette affaire a d’ores et déjà une résonance nationale.
Furieux, le Préfet de la Réunion a immédiatement réagi en apprenant que des documents à caractère raciste et fasciste ont été affichés à la vue de tous dans la gendarmerie de Bras Panon. Sur les deux pages en question, le "Niktamère" est décrit comme étant jeune d’origine arabe. Analysé sous toutes les coutures et stigmatisé, le "Niktamère" est présenté comme "un nouvel animal introduit en Europe de l’Ouest" qui ne se déplace que la nuit, "par petits troupeaux de 5 ou 6 spécimens appelés branleurs".
Ces documents à caractère racistes décrivent également le "mode de vie" de ces jeunes, leurs "moyens de transports"... Cette stigmatisation raciste et humiliante a fait bondir le Préfet de la Réunion, tout comme le commandant de la Gendarmerie à la Réunion.
Pour les autorités comme pour les acteurs de la vie associative, il n’est pas question de laisser passer cette affaire sans prendre des sanctions disciplinaires dans les plus brefs délais.
Pour la Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, Isnelle Goulgar, ces comportements sont "irresponsables" et il est nécessaire de faire respecter et appliquer la loi.
Pour les associations qui oeuvrent au quotidien contre les discriminations raciales, ces actes sont d’autant plus condamnables dans la mesure où ils ont été commis par des représentants de la Loi, dont le rôle est de garantir et défendre les valeurs républicaines.
Si ces organismes prennent acte des mesures prises par la gendarmerie et l’Etat, ils redoutent une banalisation du racisme. Le CRAN et la Ligue des Droits de l’Homme comptent rapporter à leurs instances nationales cette affaire.