François Henry, stewart au sein de la compagnie Air Austral, a disparu dans le crash de l’AF 447 reliant Rio de Janeiro à Paris le 1er juin 2009. A 39 ans, le Portois a laissé une famille entière endeuillée. Réagissant au rapport du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) rendu aujourd’hui sur les circonstances de ce drame, son frère, Dominique Henry estime que de nombreux éléments sont actuellement à disposition des juges d’instruction, mais que l’interprétation des données se fait attendre.
"Il s’est passé 6 heures entre le moment où l’avion s’est crashé et le moment où l’alerte a été donnée. Alors que l’avion s’était déjà écrasé, les centres d’aviation civile de Bordeaux et de Brest transmettaient à Paris que le vol survolait l’Espagne normalement et que l’atterrissage se passerait comme prévu à Roissy. Six heures vous vous rendez compte, c’est incroyable !", s’exclame Dominique Henry, le frère du stewart réunionnais mort dans le crash du vol AF 447. Ces éléments sur l’enquête, transmis via son avocat il y a quelques jours, révoltent le frère de cette victime. "Comment des professionnels qualifiés ont pu transmettre des renseignements aussi erronés ?", questionne t-il.
Les juges d’instruction en charge de l’enquête ont pris des connaissances de ces informations, selon Dominique Henry. Pour lui, il est incompréhensible que l’enquête n’avance pas plus rapidement. "Enormément d’éléments ont été remontés lors de l’enquête mais les interprétations tardent réellement à venir", estime -t-il. Seule explication satisfaisante à la lenteur de la procédure : des enjeux économiques énormes liés à la compagnie Air France.
Pour les familles des victimes qui souhaitent comprendre ce qui s’est réellement passé le 1er juin 2009, le temps de l’enquête apparaît interminable. Ce vendredi, le rapport d’étape du BEA rendu public ce vendredi pointe les défaillances des pilotes. Promettant une avancée significative, ce rapport est jugé assez décevant par Dominique Henry. "On n’en sait un peu plus mais le puzzle met du temps à être assemblé". Les erreurs humaines mises en évidence par le rapport posent la question de la formation des professionnels de l’air.
Mais plus globalement, pour Dominique Henry, c’est une "cascade d’éléments", à la fois technique et humains, qui ont causé la perte de l’AF 447. Pas question donc d’accabler les pilotes seuls, car "ce sont des malheureux qui ont également péri dans cette catastrophe". D’autre part, la prudence reste de mise dans les conclusions à tirer de ce rapport.
Entre attente, incompréhension et révolte, la prochaine étape pour la famille Henry est fixée à octobre prochain, où ils seront officiellement informés des résultats de l’identification des corps.