Le 27 février dernier, Mohamed Ghannouchi a démissionné de son poste de Premier Ministre, en Tunisie. Il était à la tête du gouvernement depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier dernier. Il est aussitôt remplacé par un ancien ministre, Béji Caid Essebi, qui aura comme mission de mener le pays jusqu’aux élections à la mi-juillet.
Après un long week end de violence en Tunisie, Mohammed Ghannouchi a décidé de rendre son tablier et de quitter la tête du gouvernement tunisien. Dans sa déclaration à la télévision, il avait précisé : "Je ne serai pas le Premier ministre de la répression", et a ajouté également "je ne suis pas le genre de personne qui prend des décisions qui pourraient provoquer des victimes. Ma démission fournira une meilleure atmosphère pour la nouvelle ère". Les manifestants n’ont pas cessé de réclamer son départ durant le week end car pour eux, il était trop proche de Ben Ali. Il a fini par céder et a laissé la place à Béji Caid Essebi.
Ce successeur de Ghannouchi a été aux commandes du ministère de la Défense et aux Affaires étrangères durant le régime de Bourguiba. Selon les paroles du Président par intérim, Essebi « est connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie ». Il aura donc pour mission de mener le pays à franchir les étapes nécessaires afin de sortir de la crise, notamment les élections qui sont prévues pour le mois de juillet prochain.
Le camp des opposants n’est cependant pas d’accord avec cette nouvelle nomination qu’il juge « rapide et sans consultation ». Il s’inquiète également sur la suite des évènements car d’après ces opposants, ils s’attendaient à une véritable rupture avec l’ancien régime et que le président aurait du prendre plus de temps pour réfléchir et en discuter avec tous les partis avant de nommer un nouveau chef du gouvernement. La démission de Ghannouchi est donc loin d’être un pas en avant comme ce dernier l’aurait souhaité, du point de vue des opposants.