C’est dans un communiqué diffusé sur la chaîne arabe Al-Jazira que l’AQMI a confirmé ce qui était déjà une évidence pour les autorités françaises. "Conformément à la promesse d’une riposte faite par notre émir, Abou Moussab, un groupe de moudjahidines héroïques a réussi mercredi dernier, sous la conduite de cheikh Abou Zeid à pénétrer sur le site minier français d’Arlit au Niger. En annonçant notre revendication de cette opération, nous informons le gouvernement français que les moudjahidines vont lui transmettre ultérieurement leurs demandes légitimes et nous le mettons en garde contre toute autre stupidité", indique un porte-parole d’AQMI, identifié comme étant Salah Abi Mohammed. Les services spéciaux français ont vérifié l’information hier soir. Ainsi, l’AQMI met formellement en garde la France contre une éventuelle attaque armée.
Pour le Ministre français des Affaires étrangères, cette revendication ne représente nullement une surprise. "Ce n’est pas une vraie surprise qu’Al-Qaïda soit à l’origine de cet enlèvement. Maintenant que c’est une certitude, nous continuerons, les français, leurs alliés, les pays du Sahel et de l’Europe, je l’espère, à être très attentifs, le plus attentif possible, à mettre tous nos moyens à la disposition de leur libération", a déclaré Bernard Kouchner lors d’un point de presse hier soir à New York.
Par ailleurs, le Président Nicolas Sarkozy a immédiatement réuni un Conseil restreint de défense et de sécurité à l’Elysée. La réunion a notamment vu la participation du Premier ministre François Fillon, du Ministre de la Défense, Hervé Morin, du Chef d’état-major des armées, Edouard Guillaud, et du Préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
Selon les dernières informations, les otages seraient actuellement dans une zone montagneuse du nord-est du Mali, près de la frontière algérienne. Quelques 80 militaires français participent toujours aux vols de reconnaissances pour tenter de les localiser précisément. Quoiqu’il en soit, la marge de manœuvre de la France est réduite, vue la détermination des ravisseurs. Pour rappel, le 22 juillet dernier, des forces françaises ont mené une opération militaire contre une base de l’AQMI pour libérer Michel Germaneau. L’otage français fut assassiné 3 jours plus tard.