Depuis le début de la tempête médiatique autour de l’affaire Woerth-Bettencourt, la police des polices et la justice cherchaient à savoir qui était la ou les source(s) des médias. Selon
Le Nouvel Observateur, une enquête a abouti, début septembre, à la mise à l’écart du magistrat David Sénat, conseiller pénal de la ministre de Justice, Michèle Alliot-Marie. Me Sénat a aussitôt été muté en Guyane. Il est aujourd’hui chargé de mission de préfiguration de la Cour d’ Appel de Cayenne. Son ancien poste au cabinet ministériel a été attribué au magistrat Nicolas Guillou.
Hier dimanche, la Chancellerie continuait de refuser de mettre un lien entre le limogeage de David Sénat et ses relations avec la presse.
Selon des sources concordantes, les services du renseignement français avaient déclenché leur enquête sur les " fuites ", à partir d’un article du journal
Le Monde, paru les 18 et 19 juillet, et intitulé "
Patrice de Maistre met en difficulté le couple Woerth ". Dans cet article, on pouvait lire plusieurs extraits de procès-verbaux de la garde-à-vue, notamment les 15 et 16 juillet, de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, ainsi que celle de Florence Woerth, l’épouse du ministre du Travail.
En conséquence, les professionnels de la presse s’accordent à dire que l’écho que se font les médias sur l’affaire Bettencourt est suivi de très près par le pouvoir. Dans son édition du dimanche, le JDD (Journal Du Dimanche) rapporte qu’ "une enquête discrète des services de renseignements visant certains organes de presse a bel et bien été opérée". Le quotidien a également évoqué des "vérifications téléphoniques".
Par ailleurs, les services de la mairie de Chantilly, ville dont le ministre du Travail est maire, affirment avoir reçu vendredi un courrier accompagné d’une balle de carabine visant Eric Woerth. Il s’agit de "menaces d’intimidation", selon les enquêteurs. Une information judiciaire a depuis été ouverte par le parquet.
En outre, malgré l’affaire Bettencourt, le ministre du Travail Eric Woerth se dit confiant pour le prochain remaniement prévu en Octobre. Il a déclaré sur Europe 1 qu’il avait l’espoir d’être retenu par le président Sarkozy pour faire partie de la prochaine équipe gouvernementale. "Je souhaite évidemment rester au gouvernement. Ma passion, c’est mes convictions politiques, c’est de les défendre et les mettre en œuvre, même si c’est extraordinairement difficile", a-t-il plaidé.