Le pilote de l’Airbus A330-200 d’Al-Afriqiyah qui s’est écrasé mercredi près de Tripoli, faisant 103 morts, n’avait pas signalé de problème technique avant le crash dont le seul survivant, un Néerlandais de neuf ans, sera rapatrié samedi.
TRIPOLI (AFP) - Le pilote de l’Airbus A330-200 d’Al-Afriqiyah qui s’est écrasé mercredi près de Tripoli, faisant 103 morts, n’avait pas signalé de problème technique avant le crash dont le seul survivant, un Néerlandais de neuf ans, sera rapatrié samedi.
"Le pilote n’a signalé aucun problème. Jusqu’au dernier moment, les choses se déroulaient tout à fait normalement entre le pilote et la tour de contrôle", a déclaré vendredi le président de la Commission d’enquête Neji Dhaou.
"Ce que je peux confirmer pour le moment, c’est que l’avion a percuté le sol juste avant d’atteindre la piste", a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs n’"écartaient aucune hypothèse".
La commission d’enquête est composée notamment de deux experts français du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), de cinq employés du constructeur aéronautique Airbus, d’enquêteurs libyens et sud-africains ainsi que deux observateurs néerlandais.
Des experts américains du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) devaient les rejoindre vendredi "dans la mesure où le moteur et le système de navigation de l’avion sont de fabrication américaine", a précisé M. Dhaou.
Le président du conseil d’administration d’Al-Afriqiyah, Sabri Chadi, avait indiqué jeudi que les résultats définitifs de l’enquête ne seraient pas connus "avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines".
La Libye a écarté l’hypothèse d’un acte terroriste sur ce vol en provenance de Johannesburg, qui s’est écrasé mercredi à 06H00 (04H00 GMT).
Selon Al-Afriqiyah, le pilote, Youssef Béchir Assaidi, avait une "très bonne expérience" et était "parmi les meilleurs de la compagnie".
Le seul rescapé, Ruben van Assouw, neuf ans, se trouvait vendredi dans un état de santé "bon et stable", a indiqué son médecin Siddiq ben Dilla, qui avait indiqué jeudi que l’enfant récupérait et commençait à parler.
Il avait été opéré mercredi de fractures au niveau des jambes et souffrait également de contusions à la tête et au visage.
Le petit garçon, originaire de Tilburg (sud), sera rapatrié samedi aux Pays-Bas, a annoncé le ministère néerlandais des Affaires étrangères.
Il "sera accompagné par son oncle et sa tante", arrivés jeudi à Tripoli, "et le médecin qui s’est occupé de lui", a déclaré vendredi à l’AFP Christoph Prommersberger, un porte-parole du ministère.
Selon la Fédération néerlandaise du tourisme (ANWB), responsable du rapatriement, leur avion devrait atterrir à l’aéroport militaire d’Eindhoven, dans le sud des Pays-Bas aux alentours de 13H00 (11H00 GMT).
"Nous avons expliqué à Ruben ce qui s’est précisément passé. Il sait que ses parents et son frère sont morts", ont indiqué son oncle et sa tante dans une déclaration lue vendredi devant les médias à Tripoli par Ed Kronenburg, le secrétaire général du ministère néerlandais des Affaires étrangères.
"Au vu des circonstances, Ruben va bien", ont-ils ajouté. "Il dort beaucoup. Parfois, il est éveillé et ensuite vif. Il a bu un peu et vu les fleurs et les messages de tendresse" qui lui ont été adressés, ont-ils également indiqué.
"Nous allons, avec toute la famille, nous soucier de l’avenir de Ruben", qui revenait d’un safari en Afrique du Sud avec son frère de 11 ans et ses parents, ont ajouté l’oncle et la tante, cité par Ed Kronenburg.
La majorité des 103 victimes sont néerlandaises : 70 dont trois ayant une double nationalité. Les autres sont Sud-Africains, Libyens, Belges, Autrichiens, Allemands, Britannique et Zimbabwéen. Une Française de 32 ans figure également au nombre des victimes.