Andry Rajoelina, le Président de la Haute Autorité de Transition a atterri à Ivato hier après-midi. Les observateurs étaient impatients d’entendre ce que le jeune Président avait à dire.
Andry Rajoelina avait quitté Madagascar dans la plus grande discrétion quelques jours plutôt. Interrogé par la presse sur le départ du Président, le secrétaire général de la Présidence André Resampy a déclaré qu’Andry Rajoelina était à l’étranger à titre personnel.
Pourtant, Andry Rajoelina était bel et bien accompagné de son conseiller Norbert Lala Ratsirahonana et du sénateur Sylvain Rabetsaroana pour ce périple qui l’a emmené devant le secrétaire d’Etat français à la coopération Alain Joyandet l’après-midi du 27 janvier. Alain Joyandet a été clair. La France appelle Andry Rajoelina à sortir du processus unilatéral dans lequel il s’est engagé.
Ainsi, si la HAT veut éviter le maintien des sanctions et l’arrivée de nouvelles autres, Paris conseille au président de la Transition d’installer les deux co-présidents, Emmanuel Rakotovahiny et Fetison Rakoto Andrianirina, et de former un véritable gouvernement d’union nationale.
La question est alors de savoir si Andry Rajoelina va fléchir cette fois car il y a quelques semaines, l’homme fort de la HAT a annoncé que la cohabitation au sein du pouvoir de transition n’était pas envisageable. Après cet énième revers venu de la France, le spectre des sanctions plane encore un peu plus au-dessus d’Andry Rajoelina.
En effet, la présidence de l’Union Africaine vient de revenir récemment à Bingu Wa Mutharika, le président du Malaw, un pays membre de la SADC, un organisme hostile à la HAT.
De plus, la présidence du COMESA dont Madagascar est membre est revenue à Robert Mungabe qui s’est montré en faveur d’une intervention militaire pour "chasser"Andry Rajoelina du pouvoir.