La capitale ivoirienne, réputée fief de Laurent Gbagbo, fonctionnait comme si de rien n’était. Bureaux, magasins ou écoles ont ouvert leurs portes. Les activités économiques du pays, à l’image des ports d’Abidjan et de San Pédro, tournaient normalement.
Après l’échec de l’appel à la grève du camp Ouattara, les partisans de Laurent Gbagbo prévoient d’organiser une nouvelle démonstration de force demain. Un grand rassemblement est programmé pour contester l’ingérence de la communauté internationale.
Le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi Charles Blé Goudé du clan Gbagbo a appelé à une marche de protestation des patriotes pour revendiquer la souveraineté nationale de la Côte d’Ivoire.
Mais en attendant, une nouvelle mission de médiation dite "de dernière chance", conduite par la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) est attendue à Abidjan ce mardi 28 décembre. Trois chefs d’Etat, le Béninois Boni Yayé, le Capverdien Pedro Pires et le Sierra-Léonais Ernst Koroma seront du voyage.
L’objectif est de tenter de convaincre Laurent Gbagbo de laisser sa place à Alassane Ouattara. Une mission qui s’annonce quasi-impossible face à l’intransigeance du président autoproclamé ivoirien à s’accrocher au pouvoir.
"J’ai bien peur que ça ne serve pas à grand-chose (...) Mais l’essentiel est de persévérer dans cette dynamique de dialogue pour éviter le pire", concède le président du Bénin, Boni Yayé.
Le camp Gbagbo a néanmoins promis que les émissaires de la Cedeao seraient accueillis "en frères, en amis", tout en insistant sur le fait que Laurent Gbagbo ne quittera pas la présidence ivoirienne.
Lundi 27 décembre, les locaux de l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Paris ont par ailleurs été envahis par une trentaine de jeunes pro-Ouattara qui ont désigné un nouvel ambassadeur dont " la demande d’agrément est en cours ", selon le Quai d’Orsay.