La mère d’Éden était à 7 mois de sa grossesse lorsque son compagnon Abel Chennouf a été tué par Merah. L’enfant souffre de problèmes oculaires suite au traumatisme subi. Sa famille lance un appel à l’aide.
Abel Chennouf âgé de 26 ans a été tué par Mohammed Merah, à proximité de la caserne de Montauban le 15 mars 2012. Ce jour-là, sa compagne Caroline était enceinte de 7 mois. A l’heure actuelle, elle a un fils de 30 mois prénommé Éden et tous les deux vivent du côté de Nîmes. A cause du traumatisme subi par sa mère au cours de sa grossesse, Éden ne ressemble pas aux autres enfants de son âge. Outre le fait de ne pas avoir connu son papa, le fils d’Abel Chennouf est atteint d’un trouble de la vue particulier depuis sa naissance. En effet le nystagmus entraîne une perturbation de la coordination des muscles de l’œil de l’enfant.
"Il porte des lunettes. Et quand il vous regarde, son visage est incliné ou tourné à 30°. Nous nous en sommes aperçus au bout de quatre ou cinq mois.", a affirmé son grand-père, Albert Chennouf-Meyer, le père d’Abel Chennouf sur le récit de La Dépêche ce mardi. Caroline est convaincue que ce problème résulte du traumatisme qu’elle a vécu lorsqu’elle a appris la mort de son compagnon à 7 mois de grossesse. "Nous avons vu beaucoup de médecins. Ils ne se prononcent pas, mais la moitié s’interroge. Pour Caroline, elle explique qu’on dit que les fœtus entendent les voix, la musique… Alors pourquoi pas les chocs ?", a rajouté Albert Chennouf-Meyer.
Éden souffre d’un autre problème car à 2 ans et demi, il ne parle pas encore. "Quand il veut quelque chose, il nous attrape par la manche et nous conduit devant le réfrigérateur ou aux toilettes. Mais sans prononcer un mot. Des recherches ont été faites sur les deux familles pour tenter de déceler un problème génétique. Mais il n’y a rien…", a expliqué le grand-père. Ce qui consolide l’avis de Caroline. Les soins d’Éden sont assez chers et la jeune maman est obligée de passer de spécialiste en spécialiste, mais sans avoir de réponse ni une nette amélioration. "Nous sommes allés à Paris consulter un grand ophtalmologiste, qui nous a demandé 900 € de dépassement d’honoraires. Et chaque déplacement est très coûteux. Caroline, qui travaille comme secrétaire pour l’armée, touche 1 300 € par mois. Nous l’aidons, bien sûr, mais je suis un modeste retraité.", a confié M. Chennouf-Meyer.
Ce dernier prévient les attaques : "Oui, Éden est pupille de la nation. Mais l’argent qu’on lui a versé est bloqué jusqu’à ses 18 ans, et c’est très bien comme ça. On ne va pas lui prendre aujourd’hui pour le soigner !" C’est pourquoi la famille d’Éden, composée par les grands-parents, frères et sœurs des deux côtés, a pris la décision de créer une association baptisée Association Aidons Éden afin de récolter des fonds qui serviront à financer son traitement. "Obligatoirement, il faudra une opération. Pour l’instant, on nous dit d’attendre. Mais pour vaincre cette maladie, nous sommes prêts à tout. On nous a parlé d’un traitement aux États-Unis, un autre en Israël, on va faire le tour et on va tout essayer.", poursuit Albert Chennouf, conscient du fait qu’un jour ou l’autre il faudra dévoiler son histoire à cet enfant.
"On le fait petit à petit. On lui montre la chambre de son père. On lui fait regarder des cadres, des photos… Oui, dans cette affaire, on peut dire qu’il y a eu beaucoup de dommages collatéraux. Nous, nous sommes des adultes, nous arrivons à surmonter notre peine. Mais pour un petit bébé comme ça… La vie est injuste.", déplore le père Abel Chennouf qui a non seulement perdu son fils, mais souffre également de voir son petit-fils atteint d’une maladie particulière.
Pour sauver Éden et prêter main forte à sa famille, vous pouvez entrer en contact avec Association Aidons Éden située au 317 chemin de la Treille 30 129 Manduel ou écrire à l’adresse [email protected].