Alors que la déchéance de nationalité suscite de vives tensions à gauche, François Hollande est convaincu que sa réforme constitutionnelle obtiendra une majorité au Parlement. Le chef de l’état écarte donc toute possibilité de passer par un référendum.
La liste des élus socialistes contestant l’extension de la déchéance de nationalité s’allonge de jour en jour. Malgré la grogne des députés, le Président de la République François Hollande est convaincu d’obtenir une majorité suffisante au Parlement pour que la réforme constitutionnelle renfermant cette mesure si controversée soit adoptée.
François Hollande ne veut pas d’un référendum
Conformément à toute modification de la Constitution, l’adoption de ce texte peut se faire de deux façons soit grâce à l’accord des 3/5e de l’Assemblée nationale et du Sénat ; soit par le biais d’un référendum. Et François Hollande exclut entièrement la seconde option parce qu’avant tout, il n’en veut pas. Mais en outre, le référendum représente un traumatisme personnel qui date de 2005 pour le chef de l’état lorsqu’il a participé à une campagne en faveur du oui à la Constitution européenne. Il a été à l’époque affreusement blâmé par le peuple, qui avait rejeté ce texte à près de 55% des voix. Depuis, le locataire de l’Élysée reste méfiant quant à pratiquer un référendum.
94% des Français favorables à la déchéance
Si la campagne pour assembler la majorité des 3/5e au Parlement s’annonce difficile, François Hollande espère que les voix de Martine Aubry ou Benoît Hamon ne seront pas entendues par la masse des députés et des sénateurs socialistes, qui opteront probablement pour l’opinion publique. Or, la grande majorité des Français (94%) adhèrent à la déchéance de nationalité, réitère un conseiller du président, et "ça n’a pas échappé aux parlementaires".