Nicolas Sarkozy aurait lancé au juge Jean-Michel Gentil, après sa mise en examen jeudi dernier : "Ne vous inquiétez pas, je n’en resterai pas là", affirme aujourd’hui Le Monde.
La mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt continue de faire des vagues. Ce samedi, le quotidien en ligne Le Monde dévoile les grandes lignes de l’entrevue entre l’ex-président de la République et le juge Jean-Michel Gentil jeudi dernier.
"Une tension incroyable règne. Près de neuf heures déjà que l’ex-chef de l’Etat encaisse humiliation sur humiliation, après avoir été confronté à quatre anciens employés de Liliane Bettencourt", précise Le Monde.
Après un entretien avec deux de ses collègues, le magistrat annonce à Nicolas Sarkozy qu’il est mis en examen pour abus de faiblesse. Ultime humiliation pour l’ex-président qui dénonce une "injustice" et lance au juge Gentil : "Ne vous inquiétez pas, je n’en resterai pas là". Le juge Gentil alors de répondre qu’il ne fait "que son travail".
Le juge demande alors "à sa greffière de noter l’incident et de l’inscrire sur le procès-verbal d’audition. Colère de Me Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, qui s’oppose à cette retranscription. Pour ne pas envenimer davantage la situation, M. Gentil y renonce finalement".
La Garde des Sceaux - Christiane Taubira - a déclaré dans un communiqué "regretter tous propos qui porteraient atteinte à l’honneur des juges". Elle apporte également son soutien aux magistrats et "rappelle que l’indépendance de l’autorité judiciaire est garantie par la Constitution" et que "les juges d’instruction sont des magistrats du siège qui assurent leur mission en toute indépendance et conformément au droit". Une réaction jugée "lapidaire et a minima" par l’Union syndicat des magistrats.
Nicolas Sarkozy a demandé, par l’intermédiaire de son avocat, de rendre public certains éléments de sa confrontation de jeudi dernier avec les membres du personnel de Liliane Bettencourt. Ce qui permettrait, selon lui, "d’éviter la propagation d’informations parcellaires et inexactes".
Cette mise en examen tombe mal pour Nicolas Sarkozy qui commençait à placer ses pions sur l’échiquier politique pour un possible retour pour la présidentielle de 2017. De nombreuses questions persistent également sur sa présence au sein du Conseil constitutionnel. "Mais la démission n’est pas un cas de figure prévu pour les membres du Conseil constitutionnel", indique France Info. Le député écologiste Noël Mamère a réclamé le départ de l’ex-président du Conseil des Sages, par "question de principe".