Voilà une nouvelle qui risque de faire couler beaucoup d’encre dans les prochains jours. Le projet britannique pour la création d’un parc marin aux Chagos n’a pas été dicté par un élan écologiste mais bien pour empêcher les Chagossiens de revenir sur leur terre selon les câbles diplomatiques rendus publics par Wikileaks.
C’est ce qu’a révélé le quotidien britannique The Guardian dans son numéro du 1 décembre. Dans des notes classées confidentielles du 15 mai 2009, on peut lire clairement que le but de la création d’une réserve marine aux Chagos est d’empêcher les chagossiens de revenir sur leurs terres desquelles ils ont été déportés lors de la constitution de l’archipel territoire britannique de l’Océan Indien le 8 mai 1965. Les natifs de l’île ont alors dû trouver refuge dans les îles voisines notamment à Maurice et aux Seychelles.
Il est clair que depuis le début, le déplacement de la population à partir de 1971 a été motivé par la construction d’une base militaire britannique ouverte aux américains. En effet, les Chagos se situent dans un endroit stratégique dans le cas d’une guerre contre l’Iran ou l’Irak. Alors que le gouvernement britannique avait présenté son projet de faire de l’archipel une réserve marine, le journal écossais Sunday Herald a levé le voile sur les intentions militaires des deux alliés historiques le 14 mars 2010. Le Sunday Herald était allé plus loin en déclarant que des centaines de puissantes bombes "Bunker Busters" américaines étaient transportées par mer de la Californie vers Diego Garcia, l’île principale de l’archipel.
Par ailleurs, un des câbles a révélé que les anglais ne regrettaient pas l’expulsion de près de 2 000 chagossiens de leur terre vu que la base militaire protège les intérêts des Etats-Unis et du Royaume-Uni dans la zone Océan Indien.