La vanille de La Réunion doit faire face à la concurrence venue de Madagascar. Les gousses venues de la grande île sont vendues à des prix défiant toute concurrence. Parfois importées illégalement, les gousses en provenance de Madagascar peuvent cependant représenter un risque pour le consommateur.
Produit d’exception, dont la réputation n’est plus à faire, la vanille de La Réunion fait toujours face à la concurrence, venue de la Grande Île. Une concurrence qui se révèle souvent déloyale. Des revendeurs proposent des gousses à prix très bas sur Internet.
Derrière ce business juteux se cachent souvent des importations de Madagascar pas toujours déclarées, et ce pour éviter la taxation à 25% de cette précieuse épice. Pour nous en rendre compte, nous avons répondu à une annonce. La vendeuse applique un prix de 2€ la gousse. Un montant défiant toute concurrence alors que les cours mondiaux placent ce produit à 233€ le kilo.
Sur le marché forain du chaudron, les gousses de Madagascar font une nouvelle fois de l’ombre à celles de notre département. Sur 4 stands, uniquement 1 vend la vanille de La Réunion. Face à cette concurrence, les planteurs réunionnais ont du mal à lutter.
"Les vanilles sont bonnes, mais celle en provenance de Madagascar est moins chère parce que la main-d’œuvre est moins chère. La vanille de La Réunion est plus belle, les gousses sont plus grosses", explique un forain.
Outre l’aspect financier, un souci sanitaire se pose. Les vanilles de Madagascar importées illégalement et transportées de façon sommaire peuvent présenter un danger pour le consommateur.
"Nous sommes face à des produits alimentaires, on n’est pas à l’abri de contaminations bactériologiques. Il y a quand même un risque important pour le client", indique Benoit Pascal, adjoint au directeur général des douanes à la Réunion.
La vanille de La Réunion est, elle, reconnue depuis 2021 en indication géographique protégée. Pour reconnaître les gousses réunionnaises, l’une des indications est la trace d’un poinçon sur la gousse.